La première bataille juridique autour du décret controversé du président Donald Trump visant à abolir le droit du sol a éclaté. Jeudi, un juge fédéral, John Coughenour, a signé une ordonnance de suspension temporaire bloquant cette mesure qui cherchait à interdire la citoyenneté automatique aux enfants nés aux États-Unis de parents immigrés illégaux.
Un décret contesté
Depuis son investiture en tant que 47e président, Donald Trump a entrepris une série de mesures polémiques, dont la remise en question du 14e amendement de la Constitution américaine, qui garantit la citoyenneté à toute personne née sur le sol américain.
Selon le décret, cette disposition devait être limitée afin d'exclure les enfants nés de parents immigrés sans-papiers.
Trump, fidèle à ses promesses de campagne de 2024, a martelé que ce changement était nécessaire pour protéger les intérêts américains et réduire les abus liés à l'immigration.
Cependant, cette initiative a immédiatement déclenché une opposition farouche.
« Il s'agit d'un décret manifestement inconstitutionnel », a affirmé le juge Coughenour en bloquant temporairement la mesure.
Une opposition vigoureuse
Quatre États dirigés par des gouverneurs démocrates ont rapidement contesté la légalité du décret, obtenant des injonctions d'interdiction temporaires pour empêcher son application.
Au total, 22 États se sont ralliés à cette cause, multipliant les recours judiciaires contre Trump.
Les procureurs généraux de ces États estiment que cette mesure aurait des conséquences désastreuses.
Selon leurs estimations, elle priverait environ 150 000 nouveau-nés chaque année de leur droit à la citoyenneté, les empêchant de bénéficier d'une pleine intégration et de réelles opportunités au sein de la société américaine.
Dans leur requête, les opposants au décret soutiennent qu'il infligerait des préjudices irréparables aux enfants concernés, en compromettant leur accès à des droits fondamentaux tels que l'éducation, l'emploi et la protection juridique.
Une bataille constitutionnelle annoncée
La décision de suspendre temporairement le décret marque le début d'une bataille judiciaire historique, visant à déterminer si un président peut unilatéralement modifier ou réinterpréter un amendement constitutionnel aussi fondamental.
Pour les experts juridiques, l’enjeu est de taille : le 14e amendement, adopté après la guerre civile en 1868, est perçu comme un pilier de l'égalité et de la citoyenneté aux États-Unis.
Toute tentative de modification par décret exécutif suscite une controverse profonde sur les limites du pouvoir présidentiel.
De son côté, Trump reste déterminé à mener cette lutte :
« Nous devons protéger nos frontières et notre nation. Ce n’est que le début. »
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