Économie: Bassirou Diomaye Faye veut libérer le Sénégal du Franc CFA
- Towanou Johannes
- 22 hours ago
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C'est une déclaration historique d'un Chef d'État en exercice sur la souveraineté monétaire.
Lors d’une prise de parole jugée décisive pour l’avenir économique du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a osé poser les mots que beaucoup attendaient : sortir du franc CFA n’est plus un tabou, c’est une éventualité sérieusement envisagée.
Dans un discours empreint de lucidité et d’audace, le chef de l’État a mis en lumière la nécessité pour le Sénégal de reprendre le contrôle d’un levier fondamental : sa propre monnaie.
« Tous les pays du monde disposent de trois principaux moyens pour financer leur économie : la fiscalité, l’endettement et la monnaie. Or, avec le franc CFA, le Sénégal se prive d’un instrument essentiel »
Ce constat posé d’entrée de jeu place la question monétaire au cœur des préoccupations économiques nationales.
Le franc CFA, un carcan obsolète ?
Diomaye Faye n’a pas mâché ses mots. Il a notamment déploré :
« Si tu ne possèdes pas ta propre monnaie, tu ne peux pas avoir d’impact sur cet élément essentiel. Il ne nous reste donc que deux leviers. »
Pour lui, le Sénégal est amputé d’un outil stratégique qui permettrait d’agir avec souplesse et efficacité face aux aléas économiques et financiers.
Ce diagnostic sans détour reflète une position de plus en plus partagée parmi les peuples ouest-africains : le franc CFA, hérité de la période coloniale, freine aujourd’hui l’autonomie et l’innovation monétaire.
Une lenteur régionale qui pousse à l'action
Le président sénégalais a également pointé du doigt la lenteur du processus d’intégration monétaire au sein de la CEDEAO.
« Le processus de la Cedeao pour la mise en place d’une monnaie commune est lent. »
Le président sénégalais exprime ainsi son impatience face à des mécanismes d’intégration qui piétinent depuis des décennies.
En réponse, Bassirou Diomaye Faye appelle à un sursaut au sein de l’UEMOA. Il propose :
« Si l’Uemoa tarde à obtenir l’aval de la Cedeao, elle peut prendre l’initiative de créer une monnaie souveraine avec un nom, un symbole et des billets distincts »
Bassirou Diomaye Faye révèle au passage l’existence d’une étude approfondie au sein de la BCEAO sur cette hypothèse audacieuse.
Une vision claire, mais lucide sur les délais
S’il affiche une volonté de rupture, le président ne tombe pas dans l’utopie. Il reconnaît que ce changement ne peut se faire en un claquement de doigts.
« On ne peut pas, en seulement un an, dire à la Cedeao que nous souhaitons sortir de sa monnaie ou à l’Uemoa que leurs procédures n’avancent pas, et engager immédiatement un processus monétaire. »
Le président Diomaye Faye met en avant le sérieux et la rigueur nécessaires à une telle transition.
Cependant, la patience a ses limites. Et le chef de l’État n’en fait pas mystère :
« Si ça prend encore trop de temps, on se retirera pour avoir notre propre monnaie. »
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