Kemi Seba / Président de l'ONG Urgences Panafricanistes
L’activiste panafricaniste Kemi Seba a été arrêté ce matin à Brazzaville par les services de renseignement congolais (CID), alors qu’il s’apprêtait à animer une conférence de presse sur le Franc CFA.
Hery Djehuty, son bras droit, Fortifi Lushima, coordonnateur d’Urgences Panafricanistes en RDC, ainsi que d’autres militants, ont également été interpellés.
Quelques minutes avant le début de l’événement, la police a ordonné l’évacuation immédiate de la salle, provoquant la colère des participants.
La foule a vivement réagi en voyant le convoi des services de sécurité quitter les lieux avec Kemi Seba et ses compagnons à bord.
Un climat de pressions et de censure
Cette arrestation survient dans un contexte tendu. Quelques jours plus tôt, Kemi Seba devait être honoré en République Démocratique du Congo par l’université technologique Bel Campus de Kinshasa, qui souhaitait lui décerner un titre de Docteur Honoris Causa.
Cependant, la cérémonie a été annulée à la dernière minute, sous la pression de l’ambassadeur de France à Kinshasa, selon les révélations de l’activiste.
« Ce n’est pas une annulation, c’est une censure », a dénoncé Kemi Seba, expliquant que la ministre congolaise de l’Enseignement supérieur, Marie Thérèse Songo, avait explicitement menacé l’université de sanctions si elle maintenait la remise du prix.
Selon lui, l’ambassadeur de France aurait directement exprimé son mécontentement face à l’idée qu’un militant panafricaniste critique des puissances occidentales soit mis à l’honneur en RDC, dans un contexte de tensions croissantes entre certaines populations africaines et les représentations diplomatiques occidentales.
Une tentative de musellement ?
Militant engagé contre le néocolonialisme, Kemi Seba est régulièrement ciblé par des mesures répressives.
Ses partisans dénoncent une volonté systématique de l’empêcher de s’exprimer, notamment dans des pays où les gouvernements sont perçus comme alignés sur les intérêts occidentaux.
Pour l’heure, aucune communication officielle des autorités congolaises n’a précisé les motifs de cette arrestation.
Cette nouvelle affaire relance le débat sur la liberté d’expression des voix panafricanistes en Afrique.
Comentários