
C'est un appel pressant face aux défis sécuritaires des Etats qui ont en commun, le Sahel.
Le chef d’état-major de la défense du Nigeria, le général Christopher Musa, a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de la situation politique au Niger, au Mali et au Burkina Faso.

Lors d’une intervention sur Arise Television, il a souligné que l'absence de démocratie dans ces trois pays constitue une menace directe pour la stabilité du Nigeria.
« Nous avons beaucoup à perdre si ces pays ne retrouvent pas une gouvernance démocratique. Ils doivent impérativement mettre en place un système politique capable de prendre des décisions bénéfiques pour leur développement. »
Depuis plusieurs années, ces trois nations sont sous régime militaire, ce qui les a conduites à quitter la CEDEAO et à former en septembre 2023 l’Alliance des États du Sahel.
Ce bouleversement a des répercussions directes sur l’ensemble de la sous-région, notamment en matière de sécurité et de gouvernance.
Pauvreté, gouvernance et instabilité : des menaces transfrontalières
Le général Musa a insisté sur les facteurs aggravants de cette crise :
« Nous faisons face à des défis liés à la pauvreté, aux problèmes de gouvernance et au changement climatique. Ces pays subissent une pression énorme en raison de leur vaste territoire et de la précarité de leurs populations. Le manque de volonté politique exacerbe la situation. »
Ces tensions ne s’arrêtent pas aux frontières de ces États. Le Nigeria, voisin direct du Niger, est particulièrement exposé à l’afflux de menaces sécuritaires provenant du Sahel.
« Ces problèmes cherchent à s’infiltrer au Nigeria. Peu importe nos efforts, tant que ces foyers d'instabilité persistent, nous serons confrontés à des défis majeurs. »
Une gestion renforcée des frontières pour contrer l’insécurité
Face à ces risques croissants, le gouvernement nigérian prend des mesures pour mieux contrôler ses frontières avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
Le général Musa a mis en avant l’importance d’une approche proactive :
« C’est pourquoi le gouvernement fédéral renforce la gestion de nos frontières. Il est impératif de protéger notre territoire contre ces menaces. »
Il a également commenté les résultats du dernier Global Terrorism Index, qui place le Nigeria en sixième position parmi les pays les plus touchés par le terrorisme.
Malgré ce classement, il affirme que des progrès significatifs ont été réalisés en matière de sécurité.
« En 2024, nous avons enregistré le plus faible nombre d’attaques sur notre sol. Les choses s’améliorent réellement. Nos troupes donnent le meilleur d’elles-mêmes et cela se ressent sur le terrain. »
Un appel à l’unité pour un Nigeria plus stable
Malgré les défis, le général Musa reste optimiste quant à l’évolution de la situation sécuritaire au Nigeria.
Il met en avant le retour progressif à la normale dans plusieurs régions du pays.
« Si vous vous déplacez à travers le pays, vous verrez que beaucoup de choses ont changé. Les agriculteurs retournent dans leurs champs, la paix s’installe peu à peu. Les Nigérians le constatent eux-mêmes : la situation s’améliore. Nous devons nous unir pour aller encore plus loin. »
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