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Writer's pictureTowanou Johannes

Togo : le député Guy Marius Sagna sauvagement agressé (vidéo)


Ce dimanche après-midi à Lomé, le député sénégalais Guy Marius Sagna a été brutalement agressé lors d'une rencontre citoyenne.


Représentant du Sénégal au Parlement de la CEDEAO, Sagna participait à cet événement en marge d'une session parlementaire pour échanger avec le peuple togolais.


Ce rassemblement a vite tourné au chaos lorsqu'une attaque violente a éclaté, ciblant directement le député et ses collègues présents.


Alors qu’il venait de demander à l'assistance de se lever pour chanter l’hymne national du Togo, des chaises en plastique ont été lancées vers la table d’honneur, où se trouvaient Guy Marius Sagna, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et d’autres personnalités.



La situation a dégénéré en une bataille rangée, forçant les participants à fuir dans la panique. À l'extérieur, des voitures et motos ont été caillassées, tandis que plusieurs responsables de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) ont été sévèrement battus.


Guy Marius Sagna, le visage ensanglanté, a été évacué par deux militants vers une clinique proche. La police, présente sur le boulevard Félix Houphouët Boigny, n’a pas intervenu, laissant les agresseurs agir en toute impunité.


Guy Marius Sagna, la voix des opprimés


Guy Marius Sagna n'est pas un inconnu sur la scène politique africaine. Figure emblématique de la lutte pour la justice sociale au Sénégal et au-delà, il s’est forgé une réputation de militant intransigeant.


Député de la CEDEAO, il est connu pour ses prises de position courageuses, tant sur la scène nationale qu’internationale.


Récemment, il a dénoncé avec vigueur la situation des femmes en milieu de travail au Sénégal, réclamant la mise en place d'une commission d’enquête parlementaire pour protéger les femmes enceintes, souvent victimes de licenciements abusifs ou contraintes à travailler dans des conditions mettant leur grossesse en danger.


Il a notamment ciblé des entreprises comme Air Sénégal, Station Total et UNO, qu’il accuse d’être à l’origine de nombreux cas de fausses couches dues à la pénibilité du travail.


Sagna s’est également illustré par ses critiques acerbes envers le président béninois Patrice Talon, qu’il accuse de manœuvres visant à imposer un parti unique à travers des réformes électorales contestées.


Il a également demandé la libération des prisonniers politiques au Bénin, estimant que l’institution qu’il représente, la CEDEAO, ne doit pas être complice des "coups d’État constitutionnels".


Sa prise de position lors de séances à Abuja a alerté sur les dangers que ces réformes pourraient faire peser sur la démocratie béninoise.


Des interrogations non résolues


Outre ses combats pour les droits humains, Sagna s’est aussi tourné vers des problématiques locales majeures au Sénégal, posant au gouvernement plusieurs questions cruciales.


Il a notamment interpellé les autorités sur la réparation d'infrastructures vitales comme le pont de Diamel et le château d’eau du forage de Ngayene, ainsi que sur la protection des zones côtières frappées par l’érosion.


Il a dénoncé les abus des établissements privés d’enseignement supérieur qui retiennent les diplômes des étudiants, et s’est alarmé de la longue coupure d’électricité à Koungheul.


Plus récemment, il a soulevé des inquiétudes concernant l’ajout de sucre dans les produits pour bébés de Nestlé, une pratique qu’il a jugée dangereuse pour la santé des enfants sénégalais.


Une nouvelle épreuve


Avec cette agression à Lomé, Guy Marius Sagna subit une nouvelle épreuve, cette fois dans l’exercice de ses fonctions de député de la CEDEAO.


Son engagement en faveur des peuples ouest-africains lui vaut d'être ciblé, mais ne semble pas le dissuader de poursuivre son combat.


Ses prises de position franches, sa volonté d’exposer les injustices, et son refus de céder face à la violence continuent de faire de lui une figure incontournable dans la lutte pour la démocratie et la justice en Afrique.


Les réactions à cette attaque violente devraient interpeller les autorités togolaises et les institutions régionales.


Face à une recrudescence de la répression politique et à la montée des tensions dans plusieurs pays ouest-africains, cette agression ne doit pas passer sous silence.

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