Le Général Abdourahamane Tiani, Président de transition au Niger, a été reçu avec une importante délégation ministérielle ce 8 décembre dans la République Togolaise. Ce, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail.
Il s’agit ni plus ni moins que de la première visite du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), dans un pays hormis ceux avec qui le Niger a créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Mieux, cette entrevue intervient juste à la veille d’un sommet crucial des Chefs d’Etat de la CEDEAO qui traitera de la situation qui prévaut en ce moment au Niger.
Le déplacement du Général Tiani à Lomé avec une importante délégation dont son ministre de la défense, son ministre des affaires étrangères ou encore son ministre des transports, est donc tout sauf anodin. Les autorités nigériennes avaient désigné le Togo pour servir de médiateurs dans la crise qui les oppose à la communauté internationale depuis qu’elles ont renversé le Président Mohamed Bazoum. Des sanctions très lourdes ont été prises par la CEDEAO contre Niamey.
Lomé en soutien au CNSP ?
Au menu de cette entrevue selon la direction du protocole d’Etat nigérien, Faure Gnassingbé et le Général Tiani vont aborder des questions liées au renforcement des relations bilatérales entre Lomé et Niamey. Aussi des accords de coopération dans les secteurs clés de la défense, de la diplomatie, des transports ou encore du commerce doivent-ils être signés.
Une position de Lomé qui tranche d’avec la position commune adoptée par la CEDEAO et exécutée par la presque totalité des pays membres. En effet, le Togo avait déjà exprimé sa position vis-à-vis des décisions retenues contre le Niger au lendemain du putsch ayant conduit le Général Tiani et ses hommes au pouvoir le 26 juillet 2023.
Mieux, on se souvient encore de la déclaration du ministre des Affaires Etrangères togolais Robert Dussey à la tribune de l’ONU. Lors de la 78e assemblée générale des Nations Unies, il avait déclaré que son pays n’était pas prêt à participer à une intervention militaire au Niger. Il s’agit là d’une position assumée par Lomé, sans doute mue par la quête de pacification dans une région déjà meurtrie par de nombreux problèmes.
Quelle option pour la CEDEAO ?
Un troisième sommet de la CEDEAO devrait se consacrer à la levée ou non des sanctions qui pèsent contre le Niger. Alors que le spectre d’une intervention militaire comme décidée lors des deux précédents sommets du 30 juillet et du 10 août à Abuja s’éloigne, les sanctions économiques affectent encore sévèrement les populations.
Les questions liées à la fermeture des frontières, le gel des avoirs de l’Etat ainsi que des entreprises publiques ou encore la fourniture d’énergie électrique au Niger, doivent être discutées. Le sommet des chefs d’Etat prévu dimanche sera scruté depuis Niamey, mais aussi depuis Bamako ou Ouagadougou, les deux autres pays également suspendus aux côtés du Niger, par la CEDEAO.
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