Une récente série de changements constitutionnels au Togo suscite des inquiétudes au sein de la communauté internationale, notamment aux États-Unis, quant à l'impact sur la démocratie et la transparence dans le pays. L'Assemblée nationale togolaise a approuvé des réformes majeures sans consulter le peuple, soulevant des préoccupations quant à l'ouverture et à l'éclairage du processus démocratique.
Vers un régime parlementaire contesté
Les récentes modifications constitutionnelles adoptées par le parlement togolais ont suscité des controverses à dix jours des élections législatives. La nouvelle Constitution instaure un changement significatif en passant d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Elle abolit le suffrage direct pour l'élection présidentielle et crée la fonction de "Président du Conseil des ministres", qui concentre désormais tous les pouvoirs exécutifs.
Le nouveau pouvoir et les craintes de l'opposition
Selon les termes de la nouvelle Constitution, le président de la République perd ses prérogatives significatives. La désignation du président est décidée par les députés sans débat public, pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.
Le pouvoir réel serait exercé par le "Président du Conseil des ministres", qui sera automatiquement le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale.
Cette évolution suscite de vives inquiétudes au sein de l'opposition togolaise, qui voit ces changements comme une manœuvre du président Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir.
En effet, cette nouvelle fonction semble créer un poste sur mesure pour le président sortant, qui dirige actuellement le parti majoritaire au parlement.
Réactions et contexte électoral tendu
Les réformes constitutionnelles ont été adoptées à quelques jours seulement des élections législatives, initialement prévues pour le 20 avril. L'opposition, qui avait boycotté les élections précédentes en 2018, prévoit cette fois-ci de participer massivement.
Cependant, des manifestations préélectorales ont été interdites par les autorités, renforçant les tensions politiques dans le pays.
Appel à l'ouverture et à la transparence
Face à cette situation, les États-Unis exhortent le gouvernement togolais à permettre un débat ouvert et éclairé, garantir l'inclusion et la transparence, ainsi que respecter le droit à la réunion pacifique.
Ces appels reflètent une préoccupation croissante quant à la démocratie et aux droits civiques au Togo, en particulier à la lumière des récents développements constitutionnels.
Contexte international
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a également exprimé des préoccupations concernant les réformes constitutionnelles controversées au Togo.
Une mission a été dépêchée à Lomé pour évaluer la situation préélectorale, soulignant l'importance de garantir des élections libres et équitables dans un climat politique tendu.
Au total, les récentes évolutions constitutionnelles au Togo suscitent des préoccupations internationales quant à la démocratie et aux droits politiques. Les États-Unis et d'autres acteurs internationaux appellent à la transparence et à l'inclusion dans le processus politique togolais, soulignant l'importance d'un dialogue ouvert et démocratique pour assurer l'avenir démocratique du pays.
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