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Writer's pictureTowanou Johannes

Tiken Jah Fakoly tacle Goïta, Traoré et Tiani (vidéo)


Tiken Jah Fakoly / Légende du Reggae

En décembre 2023, Tiken Jah Fakoly, icône du reggae africain, a entrepris un voyage significatif à travers les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), débutant par le Burkina Faso.


Le 22 décembre, il a rencontré le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, à Ouagadougou. Lors de cette audience, Tiken Jah Fakoly a salué l'engagement du Chef de l’État burkinabè dans la lutte contre le terrorisme et pour la souveraineté nationale.


L’artiste a exprimé son admiration pour la détermination du Président Traoré, affirmant que sa lutte était un combat pour l'Afrique entière et pour la véritable indépendance, au-delà des apparences de la liberté obtenue en 1960.


Un message fort sur la liberté d'expression


Tiken Jah Fakoly a aussi profité de sa présence au Burkina Faso pour faire passer un message fort lors de ses concerts à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.


Il a souligné que son soutien aux initiatives des pays de l'AES était motivé par une volonté de sensibiliser les populations à l’importance de la liberté d'expression.


Tiken Jah Fakoly et Ibrahim Traoré à Ouagadougou en décembre 2023

L'artiste a rassuré le Président Traoré de son soutien dans l’éveil des consciences sur les enjeux de son combat, affirmant que la mobilisation populaire était essentielle pour la réussite de cette transition.


Des critiques acerbes sur la situation dans l’AES


Cependant, les choses semblent avoir bien évolué. C'est en tout cas ce que traduit la dernière oeuvre musicale du reaggaeman engagé.


Dans un nouveau clip posté sur ses comptes officiels, en featuring avec le reaggaeman togolais Amen Jah Cissé, il critique durement les dirigeants africains.


Du Togo à la Côte d'Ivoire en passant par le Cameroun, le Tchad ou encore l'Alliance des Etats du Sahel, Tiken Jah Fakoly n'a pas ménagé les dirigeants de ces différents pays.


Il a notamment exprimé des critiques sévères envers les régimes en place dans l’AES.



Il a dénoncé la tendance croissante à réprimer la liberté d'expression sous le prétexte de la sécurité.


L’artiste a mis en garde contre une dérive potentielle où la liberté d’expression est sacrifiée au nom de la stabilité.


Ses paroles, « Ne gâtez pas l'AES, où la liberté d'expression a été mangée par la révolution, car si tu critiques, soit c'est le front, soit c'est la prison... », reflètent ses préoccupations quant à la manière dont les révolutions peuvent parfois engendrer de nouvelles formes de répression.


Un appel à l'unité et à la vigilance


Tiken Jah Fakoly a également pris position sur le fait que la véritable indépendance et la liberté ne doivent pas être compromises par les nouvelles structures de pouvoir.


Pour rappel, artiste engagé, lors de ses concerts et rencontres, Tiken Jah avait toujours mis l’accent sur l’importance de préserver la liberté d’expression même dans les contextes révolutionnaires.


Ce message d'unité mais aussi de vigilance est particulièrement pertinent pour les leaders des trois pays de l'AES : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.


Liberté d'expression et contexte révolutionnaire


Les déclarations de Tiken Jah Fakoly soulignent un paradoxe crucial dans les contextes révolutionnaires : le défi de concilier sécurité et liberté.


Les révolutions visent souvent à établir un nouvel ordre en renversant les anciennes régimes, mais elles doivent veiller à ne pas perpétuer les mêmes erreurs.


En limitant la liberté d'expression, même avec les meilleures intentions, les nouveaux régimes risquent de créer des conditions de répression qui nuisent à la démocratie et à la justice sociale.


La capacité à maintenir un espace pour le débat critique est essentielle pour que la transition vers un nouvel ordre soit réellement bénéfique pour les citoyens.


Pour les dirigeants actuels du Mali, du Burkina Faso, et du Niger, représentés par Assimi Goïta, Ibrahim Traoré, et Abdourahamane Tiani, la question est de savoir comment naviguer entre la nécessité de sécurité et le respect des libertés fondamentales.


La liberté d'expression est un pilier central de toute société démocratique, et il est crucial que les autorités de l'AES trouvent un équilibre qui préserve à la fois la stabilité et les droits individuels.

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