
C’est une victoire pour ses nombreux partisans et c'est désormais officiel : Tidjane Thiam est exclusivement ivoirien.
Le décret actant la fin de son allégeance à la France a été publié au Journal Officiel de la République française ce jeudi 20 mars 2025.


Une clarification qui met fin aux polémiques entretenues par ses adversaires politiques sur sa nationalité.
Mais cette décision ne fait que confirmer ce que l’ancien ministre et président du PDCI-RDA martèle depuis des mois : il est Ivoirien et son engagement pour la Côte d'Ivoire ne date pas d'hier.
Une lignée au service du pays
Avant même cette officialisation, Tidjane Thiam n’avait de cesse de rappeler ses racines et l’implication de sa famille dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Il déclarait notamment sur France 24 la veille :
« Contester ma nationalité est une insulte à la Côte d’Ivoire. Ma famille est la seule ayant donné 5 ministres au pays. Mon père a été ministre sous Houphouët, j’ai été ministre sous Bédié, mon frère Daouda a été ministre sous Guéï, mon frère Aziz a été ministre de Gbagbo et maintenant mon frère Augustin est ministre sous Ouattara. Ce n’est pas du népotisme mais du mérite. »
Avec cette mise au point, il réfutait les accusations visant à le présenter comme un étranger et revendiquait son enracinement profond dans le pays.
"Je suis pro-Côte d’Ivoire"
Un autre argument brandi contre lui était celui d’une supposée proximité avec la France.
Là encore, Tidjane Thiam avait tenu à rectifier les faits.
« Je ne suis pas le candidat de la France. À l’époque, j’ai enlevé à la France le plus gros contrat qu’on lui ait jamais attribué en Côte d’Ivoire, qui était la centrale d’Azito. Cela m’a créé beaucoup de problèmes avec les entrepreneurs français. Quand je suis arrivé à la tête de DCGTX (BNETD), j’ai licencié 141 Français sur 150. L’ambassadeur me demandait si j’étais pro ou anti-Français ? Je lui disais : je suis pro-Côte d’Ivoire. »
Un discours tranché qui visait à affirmer son indépendance et son attachement aux intérêts nationaux.
Franc CFA : une position nuancée
Sur la question monétaire, Tidjane Thiam plaide pour une gestion maîtrisée et responsable, sans forcément prôner une rupture immédiate avec le Franc CFA.
« La monnaie est un attribut essentiel de la souveraineté pour un pays. Une nation qui n’a pas le contrôle de sa monnaie n’est pas vraiment souveraine. Cependant, avoir une zone monétaire est un gros avantage. Et nos pays d’Afrique francophone doivent apprendre à gérer une monnaie. »
Un avis qui tranche avec les discours radicaux de certains, mais qui met l’accent sur l’apprentissage et l’autonomisation progressive.
"L’enjeu, c’est le quotidien des Ivoiriens"
Tidjane Thiam estime que les polémiques sur sa nationalité étaient un écran de fumée destiné à détourner l’attention des vraies préoccupations des citoyens.
« L’enjeu de cette campagne n’est pas ma nationalité. C’est une manipulation du pouvoir. L’enjeu, c’est la santé, l’éducation, le niveau de vie des populations. Incapables d’assumer leur bilan, ils se réfugient derrière ma nationalité. »
Aujourd’hui, avec la confirmation officielle de son exclusivité ivoirienne, ses adversaires politiques devront trouver un autre angle d’attaque.
Un climat de tension et de menaces
Au-delà des accusations, Tidjane Thiam alerte sur un climat politique délétère en Côte d’Ivoire.
« Il y a un climat de peur en Côte d’Ivoire. Je reçois constamment des menaces de mort. »
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