Tchad : Mahamat Deby donne une leçon à Goïta, Tiani et Traoré

Général Mahamat Idriss Deby Itno au milieu de ses hommes

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, en chef suprême des Armées, s’est rendu aux côtés des troupes pour diriger lui-même l’offensive terrestre et fluviale de l’opération Haskanite contre Boko Haram, soutenue par une intense campagne de bombardements aériens. Cette démonstration de leadership sur le terrain marque un tournant majeur dans la lutte contre le terrorisme, un acte fort qui pourrait faire écho au-delà des frontières tchadiennes et redéfinir les attentes des armées du Sahel.

Un message puissant pour le moral des troupes

Dans les images diffusées par les médias tchadiens, on aperçoit des troupes soudées, fières et engagées aux côtés du général Mahamat Idriss Déby Itno, manifestant une rare unité et détermination.

Le Général Deby au front

Ce geste de proximité présidentielle va au-delà des simples mots de soutien : il incarne une solidarité palpable, réaffirmée par les propos de Déby lui-même,

"Je suis un soldat et pour prendre de bonnes décisions en ce qui concerne la sécurité, il faut être sur le terrain." 

En partageant directement les défis de ses soldats, le président tchadien envoie un message d’encouragement qui renforce la confiance et le moral des forces armées, prêtes à se battre avec une ardeur renouvelée.

Un modèle inspirant pour les dirigeants du Sahel

Cette prise d’initiative personnelle de Déby pourrait inspirer une nouvelle approche pour les dirigeants sahéliens, dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les armées se battent contre des groupes terroristes bien armés.

Assimi Goïta / Abdourahamane Tiani / Ibrahim Traoré

Des figures comme le Général Assimi Goïta au Mali, récemment promu au plus haut grade de l’armée, le Capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso, et le Général Abdourahamane Tiani au Niger, sont confrontées aux mêmes défis.

Ces chefs militaires, qui ont renversé des présidents civils jugés éloignés des réalités sécuritaires, pourraient puiser dans l’exemple de Déby pour démontrer un engagement véritablement ancré dans le terrain, en contraste avec une gouvernance distante.

Redonner confiance par un leadership proche des soldats

Les soldats sahéliens, souvent exposés à des combats difficiles et des conditions de vie précaires, se sentent parfois abandonnés par leur hiérarchie.

Déby, en prenant la tête des opérations, montre qu'un chef militaire peut rallier ses forces en étant physiquement présent, même dans les zones les plus risquées.

Ce type de leadership réaffirme que le rôle du chef de guerre ne se limite pas à commander depuis un palais, mais bien à vivre les sacrifices de ses troupes.

Par une présence directe au front, les dirigeants pourraient revigorer la détermination de leurs armées et instaurer une loyauté plus forte, convaincant les soldats de leur soutien.

Une stratégie pour renforcer la lutte contre le terrorisme

Au-delà de l’inspiration personnelle, ce leadership de terrain pourrait bien représenter une solution essentielle pour renforcer la lutte contre le terrorisme.

En unifiant les soldats derrière un chef qui partage leurs risques, cette approche contraste nettement avec l’image de dirigeants distants, occupant les palais des présidents civils qu’ils ont renversés.

Les militaires, galvanisés par un commandement de proximité, sont mieux préparés pour affronter les menaces sur le terrain, ce qui pourrait inverser la dynamique contre les groupes terroristes.

Un leadership de terrain, clé d’une victoire collective

En rejoignant ses troupes au front, Déby illustre que la lutte contre le terrorisme exige un engagement personnel qui transcende les simples ordres militaires.

Ce modèle de leadership, fondé sur la proximité et le partage des risques, envoie un signal clair aux forces armées sahéliennes : la victoire passe par l’unité et la solidarité avec des dirigeants présents et investis.

Tandis que les militaires reprennent espoir et trouvent en leur chef un allié direct, le Sahel pourrait bien voir émerger une force plus résiliente, prête à tourner la page des présidences lointaines pour affronter ensemble les défis de demain.