Le Tchad traverse une période de turbulences depuis la rupture de ses accords militaires avec la France, une décision historique prise par le président Mahamat Idriss Deby Itno. Lors de son message de nouvel an, le chef de l'État avait prévenu les Tchadiens des défis qui découleraient de ce choix audacieux. Ses propos prennent une résonance dramatique après l’attaque survenue dans la nuit du mercredi 8 janvier 2025, visant le palais Toumaï, siège de la présidence tchadienne.
Une décision historique et assumée
Le 31 décembre 2024, dans un discours marqué par la gravité et la détermination, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno avait confirmé une rupture totale des accords militaires avec Paris.
Il avait décrit cette décision comme un acte mûrement réfléchi, visant à répondre à une aspiration légitime à la souveraineté nationale.
« Je sais que nous allons être combattus. J’ai pleinement mesuré les conséquences sécuritaires, économiques, diplomatiques et médiatiques qui peuvent découler de cette décision historique », avait-il déclaré avec fermeté.
Conscient des sacrifices nécessaires, il avait ajouté :
« Tout combat pour l’indépendance ou la souveraineté exige des sacrifices, et nous les devons aux générations futures, comme nos aînés ont consenti des sacrifices pour nous léguer un pays debout. »
Une attaque qui interpelle
Moins de deux semaines après cette déclaration, le palais Toumaï a été la cible d’une attaque terroriste dans la nuit du 8 janvier 2025.
Un commando armé a tenté de pénétrer dans l’enceinte présidentielle avant d’être décimé par les forces de sécurité tchadiennes.
Selon un premier bilan du gouvernement, l’assaut a fait 19 morts, dont 18 parmi les assaillants.
Sur la télévision nationale tchadienne, Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement, a expliqué les contours de l'attaque.
Cet incident soulève une question cruciale : qui est derrière cette tentative de déstabilisation ?
Si l'identité des assaillants reste inconnue, les paroles du Maréchal résonnent comme une sombre prémonition :
« Nous n’avons pas écarté la possibilité que nos propres compatriotes soient, malheureusement, utilisés pour essayer de déstabiliser notre pays. »
Une épreuve pour la souveraineté
Pour le président, cet acte semble s'inscrire dans une série de conséquences qu’il avait anticipées.
Rompre avec un partenariat militaire de longue date comme celui avec la France est un pari risqué, mais symbolique d’une volonté d’émancipation nationale.
Cette décision, selon Deby Itno, n’est pas simplement politique, mais porte l’ambition d’assurer aux générations futures un Tchad véritablement souverain.
Un avenir incertain
Alors que les autorités poursuivent leur enquête pour identifier les responsables de l’attaque, le Tchad se trouve à un tournant historique.
La volonté du gouvernement d’assurer la stabilité et de défendre son indépendance sera mise à l’épreuve dans les semaines et les mois à venir.
Le président, quant à lui, reste ferme dans ses convictions :
« Je l’ai prise et je l’assume entièrement, grâce à Dieu. »
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