Ousmane Sonko doit-il définitivement faire une croix sur ses ambitions d’être candidat à la présidentielle au Sénégal ? La question mérite d’être posée tant les obstacles se multiplient devant lui.
Ce jeudi 30 novembre 2023, le paiement de sa caution, une des étapes incontournables pour être candidat à une présidentielle, a été purement et simplement rejeté par la CDC, la Caisse des Dépôts et Consignations de l’État sénégalais. Radié des listes électorales suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, l’opposant n’est donc plus éligible au regard de la loi.
Pourtant, cela n’a pas empêché son mandataire d’aller déposer les 45.000 euros de frais de caution soit 30 millions de francs CFA. Face au rejet, la coalition qui porte sa candidature a déclaré dans la foulée qu’elle entendait servir une sommation au directeur général de la CDC, afin de se faire délivrer l’attestation de dépôt de la caution de l’opposant. Pour le député Mohamed Ayib Daffé, mandataire du candidat Ousmane Sonko, la CDC est en train d’outrepasser ses prérogatives.
Engagés dans une bataille judiciaire avec l’Etat sénégalais, Ousmane Sonko et ses avocats comptent épuiser jusqu’au bout, tous les recours de droit afin d’obtenir que l’opposant se présente à ce scrutin, même s’il est en prison. Ses mandataires se sont vu refuser les fiches de parrainage avant le rejet de sa caution. Un autre opposant, Khalifa Sall, a tenu à se prononcer sur la saga en cours. Ayant vécu une histoire similaire, il a donné son avis sur la situation d’Ousmane Sonko : « je pense qu’ils ont raison de se battre, ils ont raison d’insister, d’ouvrir toutes les voies qui leur permettraient d’être acceptés. Comme je dis toujours, ce n’est pas nouveau. Je l’ai vécu moi 2017- 2019. J’ai vécu 28 mois de parcours judiciaire pour pouvoir être candidat ». Khalifa Sall de conclure : « moi je comprends qu’ils puissent se battre jusqu’au bout. C’est ça un homme politique. Il faut qu’il sache ce qu’il veut et qu’il aille jusqu’au bout. Maintenant le processus est le même on verra ce que ça va donner ».
Pour rappel, la cour suprême a cassé un jugement du tribunal de Ziguinchor lui permettant de revenir dans la course au scrutin présidentiel, en annonçant que l’affaire allait être rejugée. C’est désormais le tribunal hors classe de Dakar qui doit se prononcer sur la possibilité ou non pour l’opposant d’être réintégré sur les listes électorales. L’opposant dénonce depuis des années une cabale du régime du président Macky Sall pour l’éliminer politiquement. Le scrutin présidentiel est prévu pour le 24 février 2024 au Sénégal. Il est certain que d’ici là, la saga politico-judiciaire entre Ousmane Sonko et l’Etat du Sénégal révèlera d’autres épisodes.
La rédaction
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