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Writer's pictureTowanou Johannes

Sénégal : ralliement massif au Pastef d'Ousmane Sonko


La campagne électorale pour les législatives du 17 novembre est officiellement lancée, et un phénomène inédit marque cette période préélectorale : de nombreux élus locaux de l'opposition ont décidé de rejoindre ou de soutenir le parti présidentiel, Pastef. Ce mouvement de ralliement prend de l'ampleur, secouant le paysage politique sénégalais et redessinant les alliances.


Une série de ralliements qui changent la donne


Les premières annonces de soutien ont commencé dans le département de Nioro avec les maires de Keur Maba Diakhou et de Kaymor, Abdou Ndiaye et Saliou Cissé.


Ces élus ont justifié leur ralliement par la volonté d’assurer une majorité solide au Président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko.


À Mbacké, le phénomène est encore plus frappant : sur les 16 maires que compte le département, 14, dont l’ancien ministre Gallo Ba, ont exprimé leur soutien à Pastef.


À Bakel, le maire Ibrahima Baba Sall a également annoncé son ralliement. Cet ancien vice-président de l’Assemblée nationale s'aligne désormais sur la vision du parti présidentiel, tout comme d'autres figures politiques influentes.


À Mbour, le président du Conseil départemental Saliou Samb a quitté l’Alliance pour la République (APR) pour rejoindre Pastef, affirmant trouver une meilleure concordance avec les idées du parti.


Des critiques acerbes de l’APR face aux défections


Face à cette vague de ralliements, l’APR se montre particulièrement critique.


Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du parti a publié un communiqué dénonçant ce qu’il qualifie de « campagne de transhumance » orchestrée par Pastef.


Selon l’APR, ce mouvement vise à affaiblir ses rangs en exploitant la situation politique actuelle, marquée par les arrestations de leaders et candidats de l’opposition.


Le SEN accuse Pastef de mener une vaste opération de débauchage de responsables et d’élus de l’APR pour déstabiliser le parti.


Le SEN a rappelé les recommandations de l’ancien président Macky Sall, qui avait encouragé ses partisans à « rester dignes et engagés » en dépit des pressions, et à continuer à défendre la République avec intégrité.


L’APR a également insisté sur la fidélité et l'engagement des militants de base, qui se disent fermement opposés à ces pratiques, considérées comme des manœuvres opportunistes.


Un soutien à la vision « Sénégal 2050 »


Les ralliés au parti Pastef disent adhérer au « Projet » du président Bassirou Diomaye Faye, qui repose sur la mise en œuvre des huit pôles territoriaux dans le cadre de la vision « Sénégal 2050 ».


Ce plan stratégique, lancé il y a deux semaines, ambitionne de transformer le pays en modernisant ses infrastructures et en décentralisant le développement.


Pour ces nouveaux alliés, rejoindre Pastef est un moyen de participer activement à cette dynamique de changement.


Les implications politiques à l’approche des législatives


Alors que les élections se rapprochent, ces ralliements massifs pourraient bien influencer les résultats du scrutin.


En attirant des figures locales influentes, Pastef se positionne en force majeure capable de consolider sa majorité.


Cependant, l’APR, qui a longtemps dominé la scène politique, ne compte pas rester les bras croisés.


Le parti exhorte ses militants à maintenir leur loyauté envers la coalition Takku Wallu Sénégal et à ne pas céder aux sirènes de la transhumance.


Pour l’APR, ces défections ne seraient que le reflet d'ambitions personnelles, loin des idéaux politiques auxquels le parti affirme rester fidèle.

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