Sénégal : Ousmane Sonko embrase la campagne électorale

Ousmane Sonko / Premier Ministre du Sénégal

Alors que les législatives sénégalaises approchent, la campagne du parti Pastef-Les Patriotes, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, connaît des perturbations importantes. Suite à une série d'attaques contre ses cortèges à travers le pays, le leader du Pastef a vivement réagi, dénonçant des agressions impunies et appelant ses partisans à la vigilance.

Des attaques en série contre le Pastef

Depuis le début de la campagne électorale, plusieurs cortèges du Pastef ont été pris pour cible dans différentes villes sénégalaises.

Les incidents signalés à Dakar, Koungheul, Saint-Louis, Louga et Mbacké ont mis en lumière un climat de violence préoccupant.

Le Pastef a pris des mesures juridiques en déposant des plaintes auprès des autorités, accompagnées de preuves visuelles, mais sans qu’aucune arrestation ne soit encore enregistrée.

Ce manque de réaction de la part des autorités sécuritaires suscite une indignation grandissante parmi les militants de Sonko.

Une déclaration forte d’Ousmane Sonko

Face à cette situation tendue, Ousmane Sonko s’est adressé directement à ses sympathisants dans une déclaration qui ne laisse place à aucune ambiguïté. Voici son message, dans son intégralité :

« À tous les patriotes du pays, Barthélemy DIAZ et sa coalition ne doivent plus battre campagne dans ce pays. Notre parti a été agressé à Dakar, à Koungheul, à Saint Louis, à Louga, à Mbacké…Des plaintes ont été déposées, des preuves visuelles existent. À ce jour, zéro arrestation.Que chacune des agressions subie par PASTEF de leur part, depuis le début de la campagne, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé, soit proportionnellement vengé.Nous exercerons notre droit légitime à la riposte.#dondesoipourlapatrie »

Cette déclaration reflète la colère et la détermination d’Ousmane Sonko face à ce qu’il perçoit comme une injustice flagrante et une impunité pour les responsables des attaques contre son parti.

Elle souligne également sa ferme intention de ne pas céder face aux provocations et de défendre les droits de ses militants.

Par ailleurs, le leader de la coalition Pastef et tête de liste nationale pour les prochaines élections législatives, a suspendu sa campagne pendant quelques heures ce mardi pour se rendre à Touba.

L’objectif de ce déplacement était de présenter ses condoléances à la famille de Modou Tall, un jeune militant de son parti, décédé la semaine dernière dans un accident de la route survenu lors d’une caravane.

Ousmane Sonko rendant visite aux blessés

Il a également rendu visite aux blessés de cet accident, internés à l’hôpital Cheukhoul Khadim à Touba, la capitale du mouridisme.

Selon des informations, Sonko doit retourner à Dakar en début de soirée pour reprendre sa caravane dans la région.

Une escalade des tensions dans le paysage politique

L’appel à la "riposte légitime" pourrait marquer une intensification des affrontements entre partisans des différentes coalitions.

Ce climat de tension pré-électorale met en lumière les profondes divisions au sein de la classe politique sénégalaise, alors que le pays s’apprête à voter dans un contexte particulièrement sensible.

La riposte de Barthélémy Diaz

Face à l’appel de Sonko, Barthélémy Diaz, maire de Dakar et adversaire d’Ousmane Sonko, a immédiatement réagi, affichant une position tranchée envers le chef du Pastef.

Barthélémy Dias / Maire de Dakar

Dans un message tout aussi direct, il a averti Sonko des répercussions à venir :

« Un jour, je serai au pouvoir et on te règlera ton compte. Je te jure, on te règlera ton compte. Si tu crois que tu vas te mettre dans ce pays, à menacer des gens avec des petits messieurs comme toi, en train de vous amuser avec les derniers publics, et vous pensez que rien ne va se passer, vous vous trompez lourdement. »#Senegal #LegislativesSN2024

Cette réponse ferme de Diaz révèle les tensions personnelles et politiques qui exacerbent un climat électoral déjà tendu, avec des menaces et des promesses de représailles de part et d’autre. Les observateurs nationaux et internationaux surveillent désormais de près l’évolution de la situation, alors que le Sénégal s’engage dans une phase électorale critique.