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Writer's pictureTowanou Johannes

Sénégal / Macky Sall brise le silence : "ma famille...


Alors que la scène politique sénégalaise est focalisée sur les élections législatives du 17 novembre 2024, Macky Sall, ancien président du Sénégal, a pris la parole pour dénoncer le traitement réservé à ses proches et à ses partisans par le régime actuel dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Lors d’un échange téléphonique avec son fidèle allié, l’ancien député Abdou Mbow, Macky Sall a exprimé sa colère et son incompréhension face aux mesures répressives à son encontre. Il a pointé du doigt un acharnement contre lui, ses militants et sa famille, tout en réfutant les rumeurs d’un complot qu'il aurait monté avec les nouvelles autorités.


« Si j'avais comploté, je ne serais pas traité comme cela »


Lors de cette conversation, Macky Sall a directement exprimé sa frustration :


« Si j’avais comploté avec ceux qui sont là aujourd’hui, moi, en tant qu’ancien Président, tous les privilèges que j’aurais dû percevoir n’allaient pas être bloqués. Ma famille, mes militants, mes responsables sont persécutés. Et je pense que s’il y avait complot avec le nouveau régime, ils n’allaient pas se comporter ainsi avec moi. »


Par ces mots, Macky Sall dément catégoriquement les rumeurs selon lesquelles il aurait négocié un accord secret avec le régime de Bassirou Diomaye Faye pour assurer sa tranquillité.


Selon lui, la suspension de ses privilèges présidentiels et les attaques répétées contre ses proches démontrent qu’il est, au contraire, victime d’un acharnement politique.


Une répression ciblée contre ses proches collaborateurs ?


Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, la justice sénégalaise a ouvert des enquêtes contre de nombreux anciens membres du gouvernement sous Macky Sall et de son entourage politique.


En effet, près de 300 anciens ministres, directeurs et hauts fonctionnaires de l’administration de Macky Sall font actuellement face à des interdictions de sortie du territoire.


Parmi les personnes visées figurent des noms éminents tels que Samuel Sarr, Farba Ngom, Mansour Faye, Cheikh Oumar Hanne et Aliou Sall, le frère de l’ancien président.


Ces personnalités influentes sont accusées de corruption, de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite.


Cette vaste opération judiciaire a été rendue possible par la création d’un nouveau pool judiciaire spécialisé dans les affaires économiques.


Composé de 27 magistrats, ce pool a pour mission de traquer les délits financiers et la corruption. Il remplace la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), jugée obsolète par certains, et représente une nouvelle arme dans l'arsenal du régime Bassirou Diomaye Faye pour redresser les finances publiques.


Des procédures qui touchent toute la famille de Macky Sall


Les propos de Macky Sall sur la persécution de ses proches trouvent un écho dans les poursuites engagées contre des membres de sa famille.


Son frère, Aliou Sall, est particulièrement visé par la justice pour des affaires de corruption liées à des contrats pétroliers.


Cette situation met en lumière une véritable volonté du gouvernement actuel de marquer une rupture nette avec l’ancien régime et de faire table rase des pratiques passées.


Toutefois, pour Macky Sall, cette offensive judiciaire dépasse le simple cadre de la justice, pointant du doigt ce qu’il considère comme une vendetta politique.


L'ancien président dénonce également une volonté de nuire à son héritage politique.


Selon lui, ces poursuites judiciaires ont pour objectif de le discréditer aux yeux du public et d'affaiblir son camp politique à l’approche des législatives.


Un contexte politique explosif


La sortie de Macky Sall intervient dans un climat politique extrêmement tendu au Sénégal.


Les élections législatives du 17 novembre s'annoncent comme un véritable test pour le régime du président Bassirou Diomaye Faye et de son premier ministre Ousmane Sonko, qui devront prouver leur capacité à mener à bien les réformes promises.


De son côté, Macky Sall cherche à mobiliser ses partisans et à renforcer son image de leader persécuté, afin de maintenir son influence sur la scène politique nationale.


Pour ses soutiens, l’ancien président est victime d’une campagne de diabolisation orchestrée par le nouveau régime.


« Ce pool n’a pas pour vocation de régler des comptes avec le régime précédent », a pourtant déclaré Assane Gueye, représentant du parti Pastef, tentant ainsi de dissiper les accusations de Macky Sall.


Un avenir politique incertain


Le combat politique entre Macky Sall et le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko est loin d'être terminé.


Les élections législatives à venir pourraient redéfinir l’équilibre des forces au sein du Parlement et ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques politiques.


Pour Macky Sall, l’enjeu est clair : il doit prouver qu’il reste une figure incontournable du paysage politique sénégalais, malgré les attaques judiciaires et les blocages qu'il subit.


Cependant, avec une justice qui semble déterminée à poursuivre les responsables de son administration, l’ancien président pourrait voir son pouvoir et son influence encore davantage affaiblis.


Avec l’approche des élections, l’avenir politique de Macky Sall reste incertain, mais une chose est sûre : l’ancien président ne compte pas se laisser faire.


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