Au Sénégal, l’opposition accuse Ousmane Sonko de chercher à éviter une motion de censure en refusant de prononcer son discours de politique générale devant les députés, invoquant une faille juridique introduite par l’ex-président Macky Sall.
L’opposition parlementaire, fidèle à Macky Sall, a récemment retrouvé sa voix en annulant une séance budgétaire prévue avec le ministre des finances, Cheikh Diba, visant ainsi Sonko, qui avait refusé de prononcer son discours.
Selon ses détracteurs, Sonko craint de ne pas obtenir la confiance des députés, son parti Pastef étant minoritaire avec 42 sièges sur 165.
L’article 55 de la Constitution exige du premier ministre une déclaration de politique générale dans les trois mois suivant son entrée en fonction, mais depuis que Macky Sall a supprimé puis rétabli ce poste, la loi organique de l’Assemblée ne prévoit plus de dispositions pour cette fonction.
Sonko s’appuie sur cette ambiguïté pour refuser de se conformer.
Adji Mergane Kanouté, vice-présidente du groupe BBY, accuse Sonko de craindre une motion de censure et souligne l’importance de la déclaration de politique générale.
Ismaïla Diallo, député de Pastef, affirme que Sonko attend simplement une modification du règlement pour s’exprimer.
Certains spécialistes estiment que Sonko cherche à respecter l’État de droit, tandis qu’Alioune Tine critique la gestion des institutions sous Macky Sall.
Sonko a déclaré qu’il présenterait son programme devant le peuple et des partenaires si l’Assemblée ne modifiait pas le règlement d’ici le 15 juillet.
Alassane Ndao voit cela comme de la provocation, tandis qu’Alioune Tine rappelle l’importance pour un homme d’État de respecter la Constitution.
Comments