Sénégal/Franc CFA: après Diomaye Faye, Ousmane Sonko enfonce le clou
- Towanou Johannes
- 3 days ago
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Quelques jours seulement après le discours percutant du président Bassirou Diomaye Faye sur la souveraineté monétaire, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, s’est exprimé avec force ce 14 avril à l’Assemblée nationale. À l’occasion de la séance de questions au gouvernement, il a tenu des propos sans équivoque contre le franc CFA, dénonçant une monnaie qu’il juge obsolète et contraire aux intérêts de la nation.
“Le seul lien réel qui nous rattache encore à l’Europe, c’est cette monnaie”
Devant les députés, Ousmane Sonko a déclaré :
« Le franc CFA n’est pas adéquat à notre destinée », avant d’ajouter :« Le seul lien réel qui nous rattache encore à l’Europe, c’est cette monnaie ».
Des propos qui traduisent une vision claire : rompre les attaches héritées de la colonisation pour bâtir un avenir souverain.
Conscient toutefois de la complexité d’un tel projet, il a tempéré :« Un pays ne peut tout raser d’un coup », appelant à une transition réfléchie mais irréversible.
“Soit la monnaie évolue, soit nous prendrons nos responsabilités”
Le ton est donné. Sonko insiste sur la nécessité d’une réforme profonde, tout en mettant la pression sur les instances régionales :
« Soit la monnaie évolue, soit nous prendrons nos responsabilités. »
Le premier ministre sénégalais trace ainsi les contours d’un bras de fer à venir avec les structures de l’UEMOA et au-delà.
Une position constante, désormais gouvernementale
Depuis ses années dans l’opposition, Ousmane Sonko a toujours dénoncé le franc CFA, qu’il qualifie de “devise peu compétitive sur le marché international” et de “verrou de la souveraineté”.
Ce combat personnel est devenu aujourd’hui une ligne politique gouvernementale, assumée à la fois par le Premier ministre et le président de la République.
Bassirou Diomaye Faye avait déjà déclaré début avril :
« Tous les pays du monde disposent de trois principaux moyens pour financer leur économie : la fiscalité, l’endettement et la monnaie. Or, avec le franc CFA, le Sénégal se prive d’un instrument essentiel. »
Il avait évoqué la possibilité d’une monnaie nationale en cas d’impasse prolongée :
« Si ça prend encore trop de temps, on se retirera pour avoir notre propre monnaie. »
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