Bah Diakhaté et l'Imam Cheikh Tidiane Ndao ont été condamnés par le Tribunal des Flagrants Délits de Dakar à une peine de prison ferme de trois mois pour diffusion de fausses nouvelles. Outre cette peine, ils devront s'acquitter d'une amende de 100 000 F CFA chacun. En revanche, les deux hommes ont été relaxés des accusations d'offense à une personne exerçant les prérogatives présidentielles.
Contexte de l'affaire
Bah Diakhaté, un activiste bien connu, avait été interpellé il y a deux semaines par la Division des investigations criminelles (Dic).
Son arrestation faisait suite à la publication d'une vidéo dans laquelle il attaquait violemment Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais, après que ce dernier se soit exprimé sur le thème de l'homosexualité lors de la visite de Jean-Luc Mélenchon, opposant de gauche français.
Diakhaté avait accusé Sonko de propos incendiaires et de mauvaise foi, ce qui a conduit à sa mise en examen pour diffusion de fausses nouvelles.
Parallèlement, l'Imam Cheikh Ahmed Tidiane Ndao avait également été inculpé après avoir diffusé une vidéo dans laquelle il critiquait le Premier ministre sénégalais.
Ndao reprochait au Premier ministre une complaisance présumée vis-à-vis de l'homosexualité, une accusation qui a enflammé l'opinion publique et attiré l'attention des autorités judiciaires.
Requisitions du Procureur
Lors de l'audience qui s'est tenue ce lundi, le procureur avait requis une peine de prison ferme de six mois contre les deux prévenus.
Il avait insisté sur la gravité de leurs actes, soulignant l'impact potentiellement déstabilisateur de la diffusion de fausses nouvelles sur la cohésion sociale et la stabilité politique du pays.
Décision du Tribunal
Malgré les réquisitions sévères du procureur, le Tribunal a finalement opté pour une peine plus clémente de trois mois de prison ferme.
Cette décision, bien que ferme, semble tenir compte des circonstances particulières entourant chaque accusé.
L'amende de 100 000 F CFA vient en complément de cette peine, visant à dissuader toute récidive.
Réactions et implications
Cette condamnation a suscité diverses réactions au sein de la société sénégalaise.
Les partisans de Bah Diakhaté et de l'Imam Ndao dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d'expression, tandis que d'autres voient en cette décision judiciaire une nécessité pour maintenir l'ordre et la vérité dans le discours public.
Ce jugement souligne les tensions persistantes autour de la question de l'homosexualité au Sénégal, un sujet hautement sensible qui continue de polariser l'opinion publique. La décision du tribunal pourrait également avoir des répercussions sur le climat politique.
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