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Writer's pictureTowanou Johannes

Sénégal : acculé, Ousmane Sonko fait des déballages (vidéo)


Ousmane Sonko / Premier Ministre du Sénégal

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a intensifié son offensive contre l'ancien président Macky Sall, dénonçant une gestion opaque et des manipulations financières majeures. Lors d'une conférence de presse tenue le 26 septembre 2024, Sonko a exposé la gravité de la situation financière laissée par l'ancien régime, promettant des enquêtes approfondies sur la "corruption généralisée" et la gestion douteuse des finances publiques.


Révélations choc sur les finances du pays


Ousmane Sonko a révélé que "plus de 605 milliards de francs CFA, initialement prévus pour l’année 2024, ont été utilisés dès 2023".


Cette dépense anticipée a contribué à un déséquilibre budgétaire majeur, Sonko accusant les autorités sortantes d’avoir falsifié les chiffres pour tromper les Sénégalais et les partenaires internationaux.


"La politique d'endettement effrénée suivie sous le président Macky Sall a donné lieu à l'utilisation non transparente des ressources et favorisé une corruption généralisée".

Il a ajouté que ces pratiques avaient gravement affecté la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale.


Le Premier ministre a aussi dénoncé le fait que "300 milliards de FCFA dépensés restent intraçables" et que "1 892 milliards de dettes n’ont jamais été déclarés au Trésor public".


Secret défense et dettes cachées


Sonko a également révélé que plus de 2 500 milliards de FCFA avaient été dépensés sous le sceau du "secret défense", une pratique qu'il a qualifiée de "carnage financier".


Selon lui, cette gestion cachée a laissé le Sénégal dans une situation critique, bien éloignée de l'image projetée par l'ancien régime. "Nous avons découvert que des montants colossaux ont été utilisés sans aucune transparence", a-t-il affirmé.


Éclaircissements du Ministre de l’Économie


Dr Abdourahmane Sarr, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, a fourni des précisions cruciales lors de la même conférence de presse.



Dr Abdourahmane Sarr / Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération


Il a révélé que la dette publique du Sénégal avait atteint 15 664 milliards de FCFA à la fin de 2023, soit 87 % du PIB, contre les 13 772 milliards FCFA ou 73,6 % du PIB précédemment annoncés.


En outre, le déficit budgétaire réel de 2023 s’élevait à environ 10 % du PIB, bien au-delà des 4,9 % officiellement déclarés.


Cette falsification des chiffres a conduit à une perte de confiance des institutions financières internationales, contraignant le gouvernement à reporter l'examen du dossier sénégalais par le FMI.


Le ministre a également signalé que le gouvernement avait décidé de ne pas soumettre de chiffres erronés au FMI et de prioriser la transparence, avec des audits en cours pour établir un diagnostic clair des finances publiques.


Enquêtes sur les responsabilités : figures clés en ligne de mire


Sonko a annoncé que plusieurs figures clés de l'ancien gouvernement, dont Macky Sall, Amadou Ba, Moustapha Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, seront prochainement entendues pour répondre à des questions cruciales concernant la gestion financière du pays.



"Ils devront s'expliquer sur pourquoi ils ont plongé ce pays dans une telle situation", a déclaré Sonko, dans un contexte où les accusations de mauvaise gestion et de détournement de fonds se multiplient.


Macky Sall et Khalifa Sall : accusations et plainte internationale


Pour rappel, le 22 septembre 2024, l’ancien président Macky Sall a dénoncé le blocage de ses privilèges par le nouveau régime, affirmant qu’une persécution politique avait été orchestrée contre lui et ses partisans.


A celles et ceux qui affirmaient qu'il avait un accord avec le nouveau régime, l'ancien président a exhibé cela comme preuve de l'absence de tout deal politique entre lui et le duo Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko.


Pour lui, il s'agit ni plus ni moins que d'une chasse aux sorcières contre sa famille biologique et politique, près de 300 personnalités de l'ancien régime étant notamment interdits de sortie du Sénégal.


Un avenir à redresser


Sonko a insisté sur la nécessité de dresser un état des lieux exhaustif avant de présenter la nouvelle politique économique du gouvernement, prévue pour le 7 octobre prochain.


Il a comparé le Sénégal à un bâtiment en ruine, soulignant la nécessité de redresser la situation économique à partir des "quatrièmes sous-sols".


Le gouvernement prévoit également des audits pour établir un diagnostic clair des finances publiques et envisage des poursuites judiciaires contre les responsables présumés de cette mauvaise gestion.

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