Le Sénégal a dévoilé ce lundi 14 octobre son nouveau référentiel de développement, intitulé "Sénégal 2050", en remplacement du Plan Sénégal Émergent (PSE). Présentée au Centre international de conférences Abdou Diouf à Diamniadio, cette stratégie ambitieuse pour les 25 prochaines années vise à transformer le pays en rompant avec la dépendance extérieure et en valorisant ses ressources locales. Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont mis en avant la nécessité d'une refonte complète pour sortir le Sénégal du sous-développement.
Un modèle économique à réinventer
Lors de son discours, le Premier ministre Ousmane Sonko a dressé un constat sévère de la situation actuelle :
« Le modèle actuel du Sénégal ne crée pas de valeur : c’est une croissance d’à peine 0,4 % en moyenne du PIB. Une gouvernance qui ne favorise pas l’éclosion ».
Sonko a souligné que le pays est en retard par rapport à d’autres économies comparables, avec seulement
« 10 entreprises pour 10 000 habitants au Sénégal, contre 500 pour 10 000 au Maroc et 709 pour 10 000 à Singapour ».
Le Premier ministre a également pointé du doigt la faible productivité de la main-d'œuvre : « 80 % des travailleurs sont ouvriers, commerçants ou artisans », et le secteur privé génère deux fois moins d’emplois que le secteur public.
Cette situation a contribué à un modèle social profondément inéquitable, où « 4 Sénégalais sur 10 sont pauvres », a-t-il précisé, ajoutant que le pays se classe « 169ème sur 192 » selon l'indice de développement humain.
Un plan fondé sur des axes stratégiques clairs
Le président Bassirou Diomaye Faye a présenté "Sénégal 2050" comme un projet collectif reposant sur quatre axes principaux.
Le premier vise à établir « une économie compétitive et créatrice d’emplois », en s’appuyant sur les ressources naturelles locales, notamment agricoles, minières, pétrolières et gazières, pour une industrialisation axée sur les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Il a précisé que l’objectif est d'« intégrer nos matières premières dans les chaînes de valeur mondiales » et de « transformer les richesses sur place ».
Dans les jours à venir, le chef de l'État a annoncé l'introduction « d’une loi sur la souveraineté économique » qui viendra « consacrer cette dynamique en s’appuyant sur une stratégie de financement solide et concertée ».
Rompre avec les pratiques du passé
Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité de rompre avec les pratiques qui ont maintenu le Sénégal dans un cercle vicieux de sous-développement.
« Ce cercle vicieux de dépendance a maintenu le pays à la lisière des trajectoires vertueuses qu’il aurait dû emprunter ces dernières décennies ».
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