Les sénégalais iront aux urnes le 25 Février prochain, pour désigner leur nouveau président. L’occasion de tourner la page de la gouvernance du président Macky Sall, qui aura alors passé 12 ans à la tête du pays. Un scrutin pour lequel nombre d’opposants sont candidats, parmi lesquels Ousmane Sonko, actuellement en détention suite à une condamnation à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
L’opposant vient de voir encore un peu plus s’éloigner, son rêve de briguer la magistrature suprême de son pays lors du scrutin de février prochain. A en croire Maître Ciré Cledor Ly, le Conseil Constitutionnel a rejeté le dossier d’Ousmane Sonko.
S’exprimant ce vendredi 5 janvier devant la presse en français puis en Wolof, une langue locale sénégalaise, l’avocat explique qu’en venant représenter l’opposant : « le président du Conseil Constitutionnel a estimé qu’il manquait une pièce et que le dossier de candidature est incomplet ».
Selon l’avocat, la loi prévoit une commission de contrôle des parrainages et que rien ne peut se faire en l’absence du candidat, de son mandataire ou du représentant du mandataire. Pour lui, « Il est clair que la cascade de violations de la loi ne s’arrête pas et qu’il y a une volonté d’aller vers des élections qui dès le départ manquent de transparence et qui en tout état de cause ne reflèteront pas la volonté de la nation ».
Le rejet du dossier de candidature n’est pour l’heure pas définitif, l’opposant doit recevoir notification écrite des pièces manquantes afin de lui permettre un complément. C’était déjà le cas pour d’autres candidats ces derniers jours.
Pour son représentant, la pièce manquante serait l’attestation de paiement de la caution signée des mains du directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations. Une pièce qui ne leur a pas été remise.
Les avocats de Sonko estiment pour leur part que le dossier de l’opposant est bien complet. Les parrainages des 13 députés, la caution de 30 millions de francs CFA réglée à la caisse de dépôt et consignation, qui aurait même débité le montant du compte du candidat à en croire Maître Bamba Cissé, un de ses avocats.
Pour Ciré Cledor Ly, « le Sénégal a décidé de s’engager dans une grande farce électorale. Tout le monde a pu constater que le processus électoral manque non seulement de transparence mais aussi de probité ».
Ousmane Sonko n’entend pas pour autant abdiquer. Maître Ciré Cledor Ly assure qu’ils feront les recours prévus par la loi et qu’ « en tout état de cause, la souveraineté populaire s’exprimera ».
Pour rappel, le rejet du dossier de candidature de Sonko fait suite une autre décision de la Cour suprême dans la nuit du 4 au 5 janvier, qui confirme la condamnation de l’opposant à six mois de prison avec sursis. Une décision qui selon ses avocats n’empêche pas encore sa participation au scrutin.
Se poursuit ainsi une véritable course contre la montre pour l’opposant et ses conseils, car le 20 janvier reste la date butoir officielle de publication des candidats à la présidentielle du 25 février au Sénégal.
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