Les tensions entre la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), présidée par Samuel Eto'o Fils, et le Ministère des Sports, dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, ont atteint un niveau critique suite à la nomination du technicien belge Marc Brys par le ministre des Sports.
Cette décision a exacerbé un différend préexistant, amplifiant ainsi la crise institutionnelle qui secoue le football camerounais.
Des positions très tranchées
La Fécafoot soutient que le choix du sélectionneur national relève de sa seule compétence, conformément aux dispositions légales en vigueur. Samuel Eto'o Fils et son équipe affirment qu'ils sont les seuls habilités à prendre des décisions autonomes concernant les nominations au sein de l'encadrement technique des Lions Indomptables.
En revanche, le Ministère des Sports défend la désignation de Marc Brys en invoquant les prétentions salariales élevées des coachs proposés par Samuel Eto'o pour diriger l'équipe nationale.
Selon le Ministère, les montants exigés par certains candidats avancés par la Fécafoot, notamment Hervé Renard avec 132 millions de FCFA par mois, José Peseiro et Fabio Cannavaro avec respectivement une demande de 82 millions de FCFA par mois, ont motivé une recherche alternative pour garantir une gestion financièrement responsable.
Analyse des demandes salariales
Une analyse plus poussée révèle un contraste intéressant : parmi les candidats suggérés par Samuel Eto'o, les deux derniers, David Pagou et Thomas Nkono, ont formulé des demandes de salaires relativement raisonnables, respectivement 10 millions et 8 millions de FCFA par mois. Cette observation soulève des interrogations quant à la justification du Ministère des Sports pour la nomination de Marc Brys.
Mieux, le ministre en charge des Sports n'a semble-t-il jusque là, pas communiqué sur quelle base salariale, Marc Brys avait été recruté. Divulguer le salaire de ce dernier aurait permis de lever tout équivoque quant à ses intentions réelles.
Une "chasse aux sorcières" contre Samuel Eto'o Fils ?
La Fécafoot interprète ces actions comme une tentative de limiter son autorité et son influence dans le processus de sélection des entraîneurs.
Certains observateurs suggèrent que la nomination de Marc Brys pourrait être perçue comme une réponse politique ou une stratégie visant à contrôler l'empreinte de Samuel Eto'o sur le football camerounais.
Réunion du comité d'urgence de la Fécafoot
Face à cette crise institutionnelle, le Comité d'Urgence de la Fécafoot s'est réuni en session ordinaire le 6 avril 2024. L'objectif principal de cette réunion était d'instruire Samuel Eto'o Fils, afin qu'il formule des propositions de nominations au sein de l'encadrement des Lions indomptables, et ceci, dans un délai de 72h.
Perspectives futures
Alors que les débats et les courriers se multiplient entre la Fécafoot et le Ministère des Sports, l'avenir du football camerounais demeure incertain.
Les prochaines étapes détermineront non seulement le choix du prochain sélectionneur national, mais aussi l'équilibre des pouvoirs entre les institutions clés du sport au Cameroun.
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