En République Démocratique du Congo, les électeurs iront aux urnes le 20 Décembre pour des élections générales. La présidentielle, mais aussi des législatives, municipales et provinciales auront lieu le même jour.
Il s’agit là d’un vrai défi tant logistique que technique pour la CENI, la Commission Electorale Nationale Indépendante. Dans un pays qui dispose de peu de routes, ce n’est du tout pas aisé déjà de battre campagne, mais aussi d’aller récupérer les cartes d’électeurs ou leur duplicata. Une vraie course d’obstacles aussi bien pour les électeurs que pour certains candidats, qui ne disposent pas de moyens suffisants pour s’offrir un ou des jets privés afin d’aller dans toutes les contrées du pays.
En ce qui concerne la présidentielle, le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat. Face à lui, une vingtaine de candidats dont quelques ténors de la classe politique congolaise, a l’image de Martin Fayulu, qui revendique sa victoire à la présidentielle de 2018 ou encore Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, région minière stratégique du pays. Le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix est aussi candidat à ce scrutin qui s’annonce indécis.
D’autres candidats comme Adolphe Muzito pensent que la solution la plus consensuelle pourrait être un léger report afin que les conditions soient réunies pour des élections crédibles. Il l’a déclaré à Kananga où il était en tournée et a promis aux populations de désenclaver la région s’il était élu président.
Une option qui pourrait être envisagée par plus de candidats, car la CENI vient encore de solliciter l’aide logistique du gouvernement afin de déployer des kits électoraux dans des zones difficiles d’accès. Denis Kadima Kazadi, président de la CENI, dans une lettre, demandait notamment 10 hélicoptères et 4 Antonov 26 pour acheminer ses cargaisons à temps.
Une doléance de la CENI qui intervient à moins de 2 semaines des élections, dans ce vaste pays de plus de 100 millions d’habitants, au passé politique tumultueux et très souvent violent. Les premières élections pluralistes datent de 2006 et l’arrivée au pouvoir de Felix Tshisekedi est la première alternance démocratique au sommet de l’Etat depuis l’indépendance.
La CENI doit donc travailler à rassurer tous les acteurs du processus, tant des soupçons planent sur la sincérité de ces élections. En effet, la composition tant de la CENI que de la Cour Constitutionnelle fait couler encre et salive dans le pays. L’opposition voit en la composition de ces deux organes, trop de partisans du pouvoir en place.
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