Pour tentative de coup d'État, 37 personnes écopent de la...
- Towanou Johannes
- Sep 14, 2024
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Le verdict était très attendu tant la tentative de coup d'État avait fait grand bruit. Parmi les 37 personnes condamnées à la peine de mort, figurent trois citoyens américains. Ils sont tous poursuivis pour avoir, en mai dernier, tenté de renverser l'ordre constitutionnel en République Démocratique du Congo.
Le procès, ouvert en juin à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, a suscité de nombreuses réactions suite à la sévérité du verdict prononcé par la cour militaire. Les accusés ont été reconnus coupables d'infractions graves, notamment d'association de malfaiteurs, d’actes terroristes, et d’attaque contre les institutions.
Cette décision a immédiatement suscité des critiques de la part de diverses organisations de défense des droits de l’homme qui dénoncent des zones d’ombre dans le traitement de l’affaire.
Outre les Américains, d’autres ressortissants étrangers ont été impliqués, dont un Belge, un Britannique et un Canadien.
Tous sont accusés d’avoir participé à un coup d’État mal planifié et exécuté. Malgré l’absence de preuves directes concernant les véritables commanditaires de l’attaque, le tribunal a prononcé des peines capitales, en référence à la récente levée du moratoire sur la peine de mort en RDC, en vigueur depuis 2003.
La tension était palpable tout au long du procès. Les accusés, plaidant non coupables, ont rejeté les charges sur leur supposé leader, Christian Malanga, un Congolais résidant aux États-Unis, tué lors de l'intervention militaire qui a mis fin à l’assaut.
Parmi les éléments présentés à la cour figuraient des armes à feu et un drapeau du Zaïre, symbole de l’ancien régime de Mobutu, brandi par les assaillants pendant l’opération.
L’attaque, qui s'est produite le 19 mai, avait ciblé la résidence de Vital Kamerhe, une figure politique influente, ancien chef de cabinet du président Félix Tshisekedi et actuel président de l'Assemblée nationale.
L’assaut, qui a fait deux victimes parmi les forces de l’ordre, s’est étendu jusqu’au Palais de la Nation, siège officiel de la présidence. Les conspirateurs ont tenté, sans succès, de renverser le pouvoir en place avant d’être neutralisés par les forces de sécurité.
Si certains des accusés ont été acquittés par manque de preuves, la majorité a écopé de la peine de mort, ce qui a suscité un tollé. Le ministère public avait réclamé cette sentence pour environ 50 prévenus, une demande que le tribunal a largement suivie.
Les avocats de la défense, dénonçant des irrégularités dans la procédure, ont annoncé leur intention de faire appel, espérant une révision du verdict dans les jours à venir.
Cette affaire met également en lumière les tensions persistantes au sein de la sphère politique congolaise. Plusieurs voix s’élèvent contre ce qui est perçu comme une justice expéditive dans un contexte où les rivalités politiques restent vives.
Tandis que les partisans de Vital Kamerhe parlent d’une tentative d’assassinat manquée, le gouvernement évoque un complot visant à saper la stabilité des institutions du pays.
Ce procès, loin d'apaiser les tensions, semble renforcer les divisions au sein de la société congolaise. La condamnation à mort, en particulier, suscite de vives critiques à l’international.
Kevin Tchede (stagiaire)
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