Ouattara et Mahama envoient un message clair au Mali, au Niger et au Faso
- Towanou Johannes
- Mar 6
- 3 min read

La Côte d’Ivoire et le Ghana ont lancé un nouvel appel aux autorités militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Ceci, afin qu’elles reconsidèrent leur décision de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Lors d’une conférence de presse conjointe à Abidjan ce mercredi, le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue ghanéen John Dramani Mahama ont insisté sur la nécessité de préserver l’unité régionale et de favoriser un retour à la démocratie.
Mahama prêt à jouer un rôle de médiateur
En visite officielle en Côte d’Ivoire, le président Mahama s’est proposé comme un "pont" entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES), la confédération formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger après leur retrait officiel du bloc le 29 janvier 2025. Pour John Dramani Mahama :
"Nous devons voir comment collaborer avec eux afin qu'ils restent non seulement au sein de notre sous-région, mais aussi qu'ils effectuent la transition vers une démocratie constitutionnelle."
Son initiative intervient après plusieurs tentatives de médiation de la CEDEAO, notamment par le Togo et le Sénégal, qui n’ont pas réussi à empêcher la rupture.
Les régimes militaires de Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient qualifié leur départ d’"irréversible".
Malgré cela, Mahama se dit déterminé à œuvrer pour la stabilité de la région et entend dialoguer directement avec les dirigeants sahéliens.
"Il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent", a-t-il souligné, annonçant son intention de se rendre prochainement dans les trois pays pour encourager le dialogue.
Une CEDEAO en quête de cohésion face aux défis sécuritaires
Le président ivoirien Alassane Ouattara a apporté son soutien à l’initiative de Mahama, exprimant l’espoir que cet appel à la réconciliation trouvera un écho favorable auprès des autorités sahéliennes.
"J’espère que l’appel du président Mahama sera entendu par ces trois pays frères afin que nous puissions continuer ensemble au sein de la CEDEAO."
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger a été précipité par une série de coups d’État entre 2020 et 2023.
Ces pays reprochent à la CEDEAO ses sanctions économiques et ses menaces d’intervention militaire après le putsch au Niger en juillet 2023.
Ils accusent également l’organisation régionale de ne pas les avoir suffisamment soutenus dans leur lutte contre les groupes djihadistes et dénoncent son alignement supposé avec la France, ancienne puissance coloniale avec laquelle ils entretiennent des relations de plus en plus tendues.
Un front commun face aux défis sécuritaires et économiques
Au-delà des enjeux diplomatiques, Ouattara et Mahama ont également abordé les questions de défense, de sécurité et de coopération économique, notamment dans le secteur du cacao, pilier de leurs économies respectives.
Mahama a réaffirmé l’engagement du Ghana à aider ses voisins dans la lutte contre le terrorisme, insistant sur la nécessité d’une réponse collective aux menaces sécuritaires qui pèsent sur la région.
"Nous sommes prêts à les aider à combattre le terrorisme, car nous savons tous que lorsque la maison de votre voisin est en feu, vous devez l’aider à l’éteindre avant que les flammes n’atteignent votre propre maison."
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