
Aliko Dangote accélère face aux enjeux auxquels il fait face depuis son entrée dans les hydrocarbures.
La Dangote Refinery, plus grande raffinerie d'Afrique, est en passe d’atteindre sa pleine capacité de production.
Pour y parvenir, elle envisage d’importer du pétrole brut en provenance de l’Angola et de l’Algérie.
Cette décision stratégique intervient alors que l’entreprise renégocie son accord de troc de brut contre naira avec la Nigerian National Petroleum Company (NNPC).
Selon Bloomberg, la raffinerie a déjà reçu plus de trois millions de barils de pétrole américain ce mois-ci et a récemment diversifié ses sources en important du pétrole Pazflor d’Angola et du Saharan Blend d’Algérie via Glencore Plc.
Des importations en hausse pour soutenir la production
Les données de Energy Aspects Ltd. révèlent que les livraisons de brut à la Dangote Refinery ont atteint en moyenne 450 000 barils par jour ces deux dernières semaines, contre environ 380 000 barils par jour en début d’année.
Randy Hurburun, analyste principal des raffineries, confirme cette montée en puissance :
"Nos observations satellites montrent une réduction récente des stocks de brut à la raffinerie, indiquant une intensification des activités de production."
Cette augmentation des importations vise à garantir un approvisionnement stable, alors que la raffinerie ambitionne de couvrir une grande partie des besoins pétroliers du Nigeria.
Le flou autour de l’accord avec la NNPC
L’un des points sensibles reste l’accord entre la Dangote Refinery et la NNPC sur l’approvisionnement en pétrole brut contre paiement en naira.
Alors que des rumeurs faisaient état d’une suspension de ce mécanisme jusqu’en 2030, la NNPC a tenu à clarifier la situation :
"L’accord de vente de brut en naira était structuré sur une période de six mois, avec expiration en mars 2025. Des discussions sont en cours pour mettre en place un nouveau contrat."
Depuis le début de leurs opérations conjointes en 2023, 84 millions de barils de brut ont été fournis à la Dangote Refinery par la NNPC, dont 48 millions depuis octobre 2024.
Cependant, la raffinerie a besoin de 650 000 barils par jour pour fonctionner à pleine capacité, et la NNPC, qui s’était engagée à fournir au moins 385 000 barils par jour, peine à honorer cet engagement.
Edwin Devakumar, vice-président de Dangote Industries Limited, a exprimé ses inquiétudes :
"Nous avons besoin de 650 000 barils par jour. La NNPC avait promis un minimum de 385 000 b/j, mais elle peine déjà à tenir cette promesse."
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