Les réactions se multiplient après cette décision du CNSP au Niger. La télévision privée Canal3 Niger traverse une nouvelle tempête médiatique. Le ministère de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique a annoncé, ce vendredi 17 janvier, la suspension de la chaîne pour un mois, accompagnée de celle de la carte de presse du directeur de la rédaction, Seyni Amadou, pour une durée de trois mois. Cette décision, officialisée par l'arrêté n°0002, ne précise toutefois pas les raisons exactes de cette sanction.
Une enquête controversée
Au cœur de cette affaire, un reportage diffusé le jeudi 16 janvier, où Canal3 présentait un classement des ministres du gouvernement.
L'élément, signé par le journaliste Seyni Amadou, semble avoir suscité des remous, bien que le ministère ne l’ait pas formellement cité comme motif de la suspension.
Ce silence laisse place à des spéculations sur une possible censure politique ou un différend de nature professionnelle.
Conflit social et judiciaire
Cette sanction intervient dans un contexte tendu pour Canal3 Niger.
Depuis mai 2024, la chaîne est en conflit ouvert avec une trentaine d'ex-employés licenciés, incluant des journalistes et des techniciens.
Ces anciens salariés avaient intenté une action en justice pour réclamer le paiement de plus de 12 mois de salaires impayés.
La justice leur a récemment donné raison, condamnant l’administration de Canal3 à régulariser ces arriérés.
Cependant, l'application du verdict semble traîner, aggravant les tensions entre la chaîne et ses anciens collaborateurs.
Une atteinte inédite à la liberté de la presse
Pour la première fois depuis l’arrivée du CNSP au pouvoir, le Niger assiste à la suspension d’un journaliste et d’une chaîne de télévision privée.
Ali Idrissa Nani, défenseur des droits de l’homme, dénonce une décision « très grave pour la liberté de la presse ».
Il souligne également l’illégalité de l’acte :
« Le ministre de la Communication n’a aucun droit ni pouvoir pour prendre une telle décision, car le seul organe habilité reste le Conseil Supérieur de la Communication (CSC). »
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