Le gouvernement nigérien a frappé fort. Par un arrêté signé le 6 mars 2025, la ministre de l'Artisanat et du Tourisme, Soufiane Aghaichata Guichene, a mis un terme à l'exploitation de l'hôtel Soluxe International de Niamey, géré par une entreprise chinoise. Ce retrait d'autorisation marque une rupture nette dans la politique du régime du Général Abdourahamane Tiani, qui ne tolère plus les entorses aux règles nationales, même de la part d'investisseurs étrangers.
Des infractions lourdes reprochées à l'hôtel chinois
La décision des autorités repose sur plusieurs griefs accablants.
Selon le ministère, l'hôtel Soluxe International aurait adopté des pratiques discriminatoires en interdisant l'accès à certaines nationalités, un fait jugé inacceptable par les autorités nigériennes.
En plus de ces restrictions abusives, l'établissement est également accusé d'avoir réalisé des travaux d'extension non déclarés, contournant ainsi les procédures en vigueur.
Enfin, il lui est reproché d'avoir fourni de fausses déclarations sur les nuitées, faussant le calcul de la Taxe du Fonds de Développement du Tourisme (FDT), un levier financier crucial pour l'État.
Face à ces violations, l'arrêté du 6 mars annule purement et simplement l'autorisation initiale accordée en 2015 par l'arrêté n° 038/MT/A/DRET/H/DL du 7 mars.
Désormais, le Secrétaire Général du Ministère de l'Artisanat et du Tourisme ainsi que le Gouverneur de la Région de Niamey sont chargés de faire appliquer cette mesure, qui sera officiellement inscrite au Journal Officiel du Niger.
Un signal fort de Niamey à Pékin
Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de reprise en main des secteurs stratégiques par le pouvoir nigérien.
Depuis le coup d’État de juillet 2023, le Général Tiani ne cesse d’affirmer la souveraineté économique et politique du Niger, notamment face aux puissances étrangères.
La Chine, partenaire économique clé du Niger, notamment dans les secteurs minier et énergétique, pourrait voir cette décision comme un avertissement.
Pour le gouvernement nigérien, l’heure est à la fin des passe-droits et à la stricte application des lois nationales, même si cela implique de bousculer des investisseurs étrangers influents.
Avec cette mesure, le régime envoie un message clair : aucune entreprise, quelle que soit son origine, ne peut impunément bafouer les règles imposées par l'État nigérien.
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