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Niger: le Général Abdourahamane Tiani et la quête du pouvoir absolu

Writer: Towanou JohannesTowanou Johannes
Abdourahamane Tiani / Président du Niger


Le Général Abdourahamane Tiani a franchi un cap décisif mercredi en lançant la mise en œuvre des résolutions des Assises nationales de février 2025.


Au cœur de cette réforme, il a promulgué la Charte de la Refondation, un texte qui restructure l’organisation du pouvoir et lui accorde un mandat de cinq ans à la tête du pays.


Mais ce délai de 60 mois, qui semblait initialement fixe, comporte une clause importante : il est renouvelable en fonction de la situation politique et des objectifs de la Confédération des États du Sahel (AES).


Cette disposition ouvre la porte à une transition indéfinie, conditionnée aux seuls impératifs du régime.


Dissolution des partis politiques : une refonte totale du paysage politique


Dans la foulée, Tiani a signé une ordonnance dissolvant l’ensemble des partis politiques, un geste fort qui rompt définitivement avec le système précédent.


Présentée comme une nécessité pour assainir la vie politique, cette mesure élimine de fait toute opposition institutionnelle au pouvoir militaire.


Les formations politiques nigériennes, souvent divisées et accusées d’être instrumentalisées par des intérêts extérieurs, sont désormais mises à l’écart.


Reste à voir si ce coup de balai permettra réellement une refonte du paysage politique ou s’il s’agit d’un verrouillage du pouvoir.


Libération de détenus : une main tendue à la réconciliation


En parallèle, le Président a ordonné la libération de plusieurs détenus et condamnés, dans un geste qui s’inscrit dans une stratégie de réconciliation nationale. Il a déclaré :

« Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice. »


Des propos qui soulignent la complexité d’un équilibre entre fermeté et ouverture.


Cependant, l’absence de précisions sur les bénéficiaires de cette mesure interroge : s’agit-il de prisonniers politiques, d’anciens dignitaires du régime déchu ou de simples détenus de droit commun ?


Quid de l'ancien président Mohamed Bazoum, toujours retenu à son domicile de Niamey et poursuivi entre autres pour haute trahison et atteinte à la sûreté du Niger?



Souveraineté et exploitation des ressources : un recentrage nationaliste


La Charte de la Refondation introduit des réformes majeures qui redessinent les contours de la gouvernance nigérienne.


Parmi les plus emblématiques, on peut citer un référendum obligatoire avant toute implantation de bases militaires étrangères, marquant une volonté de rupture avec la dépendance sécuritaire aux puissances occidentales.


Aussi de nouvelles règles sur l’exploitation des ressources naturelles, garantissent que les richesses du pays bénéficient prioritairement aux Nigériens et non aux multinationales étrangères.


Ces dispositions s’inscrivent dans une logique de souveraineté renforcée, en écho aux choix similaires faits par le Mali et le Burkina Faso au sein de la Confédération des États du Sahel.


Un appel à l’unité et à la lutte contre la corruption


Face aux représentants des forces vives du pays, Tiani a exhorté les Nigériens à faire preuve d’unité face aux défis qui attendent la nation.


« Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il martelé, appelant à une solidarité sans faille pour mener à bien cette transition.


Il a également promis une lutte implacable contre la corruption, affirmant que son régime n’accordera ni impunité ni protection politique aux acteurs impliqués dans des détournements de fonds.


Abdourahamane Tiani et la transition sans fin ?


Si ces réformes traduisent une ambition claire de refonte nationale, elles soulèvent aussi des interrogations majeures sur l’avenir du Niger.


Désormais Général d'Armée 5 étoiles, Président de la République, Chef de l'État et Grand Maître des Ordres Nationaux, Abdourahamane Tiani concentre entre ses mains l’ensemble des pouvoirs.


Une mainmise totale dans un pays où tout semble à reconstruire.


D’un côté, la dissolution des partis politiques et l’instauration d’une transition de cinq ans, potentiellement renouvelable, laissent entrevoir une volonté de s’éterniser au pouvoir sous couvert de réformes.


De l’autre, ses décisions en matière de souveraineté et de gestion des ressources répondent aux attentes de nombreux Nigériens, lassés d’un système perçu comme corrompu et soumis aux intérêts étrangers.


Mais une transition prolongée peut-elle réellement assurer une stabilité durable ?


L’histoire récente du continent montre que les régimes militaires peinent à organiser leur propre succession sans provoquer des tensions internes.


Le pari de Tiani est donc risqué : soit il parvient à refonder le Niger sur des bases solides, soit il s’enlise dans un pouvoir prolongé qui, tôt ou tard, finira par susciter des contestations.



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