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Writer's pictureTowanou Johannes

Niger : déchéance de nationalité pour 9 personnes


Ce jeudi 10 octobre 2024, le Général Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a pris une décision d’envergure en déchoissant provisoirement de leur nationalité nigérienne Rhissa Ag Boula, ancien ministre d’État, ainsi que huit autres collaborateurs proches de l'ex-président Mohamed Bazoum.


Cette mesure fait suite à des accusations graves, notamment des actes mettant en danger la sécurité nationale.


Le décret signé par le Général Tiani repose sur une ordonnance de 2024, visant à sanctionner des individus impliqués dans des activités terroristes, des actes de trahison ou des complicités avec des puissances étrangères.

Selon un communiqué officiel du Secrétariat Général du Gouvernement, cette décision s'inscrit dans le cadre des efforts soutenus du régime militaire pour préserver la stabilité nationale et protéger les intérêts stratégiques du Niger.


Une décision contestée


Cependant, cette déchéance de nationalité soulève des interrogations critiques.


Beaucoup perçoivent cette action comme une stratégie d'élimination des opposants politiques.


En ciblant Rhissa Ag Boula et d'autres proches de Bazoum, le régime du CNSP semble vouloir non seulement affaiblir la résistance politique, mais également envoyer un message fort aux dissidents : toute forme d'opposition sera durement sanctionnée.


Cette décision peut être interprétée comme une tentative de renforcer le pouvoir du CNSP en réduisant le champ d'action des anciens responsables du gouvernement de Bazoum.


En se basant sur des accusations de sécurité nationale, le régime militaire pourrait légitimer des mesures répressives qui pourraient, dans d'autres contextes, être qualifiées de violations des droits humains.


La déchéance de nationalité apparaît alors comme un outil de répression, transformant des individus en cibles politiques plutôt qu'en acteurs d'un débat démocratique.


Un contexte de tensions


Dans le contexte actuel, marqué par une instabilité politique persistante, ces mesures peuvent exacerber les tensions entre le gouvernement militaire et les citoyens, particulièrement ceux qui s'identifient à l'ancien régime.


La menace d'une déchéance de nationalité pourrait inciter à la peur et à la méfiance au sein de la population, limitant ainsi la liberté d'expression et d'association.


En prenant cette décision, le gouvernement montre clairement son intention de poursuivre toute personne jugée responsable d'actes mettant en péril l’ordre public et la sécurité du pays.


Toutefois, il est essentiel de se demander si ces actions contribueront réellement à la stabilité à long terme ou si elles ne serviront qu'à alimenter un cycle de répression et de violence politique.


Dans une démocratie, la diversité d'opinions et le dialogue constructif sont cruciaux pour la cohésion sociale.


La stratégie du CNSP semble plutôt s'orienter vers une centralisation du pouvoir au détriment de la pluralité politique, ce qui pourrait avoir des conséquences durables sur le tissu social nigérien.

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