top of page
Writer's pictureTowanou Johannes

Niger : cette nouvelle menace qui plane sur la junte


Les Forces de Défense et de Sécurité nigériennes ont récemment saisi 16 équipements Starlink dans la région de Tahoua, à Konni.


Ces appareils, capables de fournir une connexion internet haut débit via des mini-satellites, posent désormais un sérieux problème de sécurité nationale.


Starlink, connu pour son utilisation dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, a prouvé son efficacité dans le guidage de drones, la surveillance aérienne et la transmission rapide d’informations sensibles.


Ces fonctionnalités inquiètent les autorités nigériennes, notamment après que l'ambassade d'Ukraine au Sénégal ait accusé des terroristes opérant à Tinzawatene, au Mali, de recevoir un soutien technologique de l'étranger.


De plus, selon des rapports de RFI, l’usage de drones par des groupes terroristes dans la région renforce ces préoccupations.


Starlink, une technologie sous surveillance


Contrairement au Nigéria, où Starlink est autorisé, l’utilisation de ces dispositifs est strictement interdite au Niger sans autorisation.


Pour le gouvernement, ces équipements représentent une menace potentielle pour la sécurité nationale.


Leur saisie et l’interdiction stricte de leur usage sont devenues une priorité, et les citoyens sont appelés à être vigilants face à cette nouvelle menace technologique.


Ces dispositifs, capables de fournir une connexion internet haut débit via des mini-satellites, sont au cœur de cette nouvelle problématique de sécurité nationale.


Starlink : un outil technologique aux usages multiples


Les équipements Starlink, développés par la société américaine SpaceX, permettent aux utilisateurs de se connecter à internet sans passer par des fournisseurs locaux.


Contrairement aux infrastructures traditionnelles, cette technologie repose sur une constellation de satellites en orbite basse, offrant une connexion rapide et stable, même dans les zones les plus reculées.


Bien que Starlink soit vanté pour ses avantages en matière d'inclusion numérique, son utilisation sur les théâtres de guerre a attiré l'attention des gouvernements du monde entier.


Pendant le conflit entre l'Ukraine et la Russie, Starlink a permis aux forces ukrainiennes de guider des drones, de transmettre en temps réel des informations stratégiques et de surveiller des zones ennemies grâce à des images en haute définition.


Les données GPS précises fournies par ces satellites ont même renforcé l'efficacité des attaques militaires.


Ces exemples soulignent la polyvalence de Starlink : un outil d'innovation technologique qui peut également devenir un instrument de guerre redoutable.


Une menace technologique au Sahel ?


C'est précisément cette capacité d'usage militaire qui inquiète les autorités nigériennes. Le Niger fait face à des menaces terroristes constantes, notamment dans ses zones frontalières avec le Mali et le Burkina Faso, où opèrent plusieurs groupes armés.


Les forces gouvernementales doivent également gérer une surveillance complexe de leurs vastes régions désertiques.


Les autorités du Niger redoutent que Starlink puisse être utilisé par des groupes terroristes opérant dans la région pour coordonner leurs attaques, utiliser des drones, ou même transmettre des informations critiques en toute discrétion.


Le risque d’une connexion directe avec des réseaux internationaux, sans surveillance étatique, est perçu comme un danger direct pour la stabilité du pays.


Analyse : une technologie à double tranchant ?


L’arrivée de Starlink en Afrique suscite des débats entre innovation et risques sécuritaires.


Dans des pays comme le Niger, où l'accès à internet est encore limité dans les zones rurales, une technologie comme Starlink pourrait constituer un levier de développement socio-économique, en facilitant l'éducation à distance, la télémédecine ou encore l'accès à l'information.


Cependant, dans un contexte de guerre asymétrique où les groupes terroristes sont de plus en plus sophistiqués, cette même technologie peut être détournée à des fins malveillantes.


Les autorités nigériennes sont donc confrontées à un dilemme : comment bénéficier des avantages de la modernité tout en protégeant leur territoire contre ses risques potentiels ?


Ce défi met en lumière la nécessité pour les États de renforcer leurs capacités de surveillance et de contrôle technologique, tout en promouvant l’usage légitime de ces dispositifs.


En décidant d’interdire strictement Starlink sans autorisation préalable, le gouvernement nigérien adopte une posture prudente. Cependant, cette interdiction pourrait soulever des questions sur la possibilité de contrôle à long terme de cette technologie. Les dispositifs Starlink sont relativement discrets et faciles à installer, ce qui complique leur repérage. Un problème de plus pour le Général Abdourahamane Tiani et ses hommes.


Comments


bottom of page