Naya Jarvis Zamble, député-maire, se dit prête pour la polygamie mais...

Naya Jarvis Zamble / député-maire de Gohitafla

À 30 ans, Naya Jarvis Zamble s’impose comme une voix singulière dans le paysage politique ivoirien.

Députée-maire de Gohitafla et plus jeune élue à ce poste en Côte d’Ivoire, elle a récemment fait sensation sur le plateau de Life TV en abordant, sans filtre, des sujets aussi personnels que polémiques.

Son célibat, les rumeurs autour de sa vie privée, et sa position assumée sur la polygamie.

Une femme politique célibataire et assumée

Lors de l’émission, Naya Jarvis Zamble a tenu à clarifier d’emblée un point que beaucoup murmurent sans jamais poser directement : oui, elle est célibataire.

Et loin de se sentir acculée par cette situation, elle l’affiche sans gêne et avec fierté.

Mais surtout, elle se dit prête à envisager une union polygame, à une condition précise :

« Je suis célibataire, et je suis prête à intégrer un foyer polygame. Ça ne me dérangerait pas d’être dans un foyer polygame, si l’homme est stable financièrement, parce qu’il doit prendre soin de ses femmes et de ses enfants. La polygamie, ce n’est pas pour les pauvres. »

Cette position, peu commune pour une élue, surtout aussi jeune, a immédiatement suscité un vif intérêt.

Elle y voit une question de réalisme et de responsabilité : toute union, polygame ou non, doit être fondée sur la capacité de l’homme à garantir un cadre de vie décent à l’ensemble de sa famille.

Réponse ferme aux rumeurs et attaques sexistes

Mais au-delà de cette déclaration qui a enflammé les réseaux, Naya Jarvis Zamble a profité de sa présence à la télévision pour régler ses comptes avec une certaine opinion publique, prompte à juger sans fondement.

Depuis plusieurs mois, elle dit être la cible de rumeurs la liant à des hommes influents du pays.

Des accusations qu’elle balaie d’un revers de la main, tout en dénonçant le sexisme qui les sous-tend :

« Sur les réseaux sociaux, on me prête plusieurs relations amoureuses avec des personnalités influentes du pays. Je tiens à dire que c’est faux. Les gens ont toujours eu cette mentalité : pour eux, une belle femme ne peut pas réussir par elle-même. Il est temps que cette pensée disparaisse. »

Refusant de laisser planer le doute, elle affirme clairement :

« Jarvis est célibataire, elle n’a pas de bague au doigt et elle ne sort avec personne. »

Et face aux insultes, aux sous-entendus malveillants et aux tentatives de la discréditer, elle choisit de ne plus se laisser atteindre :

« J’ai été traitée de tous les noms… Au début, ça m’atteignait, mais j’ai fini par comprendre que ce sont des gens qui n’ont rien à faire qui tiennent ce genre de propos. Il faut juste les ignorer et continuer d’avancer. »

Une parole libre qui interroge la société

Par son franc-parler, la députée-maire bouscule les lignes et s’affirme comme une femme politique indépendante, qui ne se contente pas d’un rôle symbolique.

Elle s’engage, y compris sur des sujets sensibles, et redéfinit les contours du leadership féminin en Afrique francophone.

En assumant publiquement ses choix, en revendiquant sa réussite comme étant le fruit de son travail, et non de l’influence d’un homme, elle envoie un message fort à toute une génération.

Si certains trouvent son discours provocateur, d'autres y voient le reflet d’un courage politique rare : celui de dire sa vérité, sans se cacher, dans un monde encore dominé par des logiques patriarcales et conservatrices.

Naya Jarvis Zamble, par cette sortie médiatique, ne cherche pas à faire le buzz : elle pose un débat de fond, entre modernité, traditions et responsabilités.

Et prouve que le combat pour le respect, la dignité et la liberté de choix ne se mène pas seulement à l’Assemblée nationale, mais aussi dans l’espace public.

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