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Writer's pictureTowanou Johannes

MALI / RETOUR DE L’ARMEE A KIDAL : QUELS ENSEIGNEMENTS ?

Updated: Nov 18, 2023


[Image d'archives] Une vue générale aérienne de Kidal le 27 septembre 2020. AFP - SOULEYMANE AG ANARA

La nouvelle s’est répandue telle une trainée de poudre dans l’opinion publique le 14 Novembre. Quelques heures après, c’est deux communiqués qui vont la confirmer. L’un signé par le Président de transition, le Colonel Assimi Goïta, l’autre par l’Etat-major malien. L’armée malienne a réussi à prendre le contrôle de Kidal, grande ville au nord du pays, où elle n’avait plus mis pied depuis presque dix ans. Kidal, bastion des séparatistes qui assuraient être en mesure d’empêcher l’armée d’y arriver, revêt donc une importance capitale aux yeux de l’Etat malien.

Le Cadre Stratégique Permanent, CSP, qui regroupe les principaux groupes armés indépendantistes, a reconnu avoir quitté la ville par le biais de son porte-parole, Mohamed Elmaouloud Ramadane. Ce succès notable pour l’armée malienne et notamment pour la junte au pouvoir, a été possible grâce à une offensive militaire aérienne et terrestre massive déclenchée une semaine auparavant. Les rebelles affirment que c’est la présence des mercenaires Wagner qui a aidé l’armée, une présence sur le sol malien toujours niée par les autorités de transition.

Quid de l’accord de paix d’Alger?

Signé en Mai et en Juin 2015 après des négociations entre l’Etat malien et la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali est-il définitivement enterré ?

La question mérite d’être posée car le gouvernement de transition avec à sa tête le Colonel Assimi Goïta fait du contrôle de l’ensemble du territoire malien, une priorité absolue. Mieux, plusieurs voix de tous les corps constitués de la république malienne, s’étaient prononcées au fils des ans, sur les failles liées à sa mise en œuvre. Ledit accord prévoyait entre autres, l’intégration dans l’armée, dans l’administration ou la réinsertion dans la société des indépendantistes ainsi que le changement de l’architecture institutionnelle du Mali.

Des dispositions qui gênent notamment les autorités de transition, qui revendiquent l’unicité du Mali. Les récents affrontements et la perte de Kidal par les mouvements rebelles semblent donc chanter le requiem de l’accord de paix d’Alger. A moins que les deux parties retournent au dialogue. Un communiqué en date du 28 Août et signé du ministre de la réconciliation, de la Paix et de cohésion nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, appelait les principaux groupes signataires de l’accord issu du processus d’Alger à poursuivre le dialogue. Pas sûr que la perte de Kidal soit de nature à renforcer cette reprise des négociations.

Toutefois, des portes de sortie existent. Encore faut-il que la junte au pouvoir et les différents mouvements rebelles retournent à une table de négociation afin de retoucher aux articles querellés de l’accord pour la Paix et la réconciliation au Mali.

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