Un nouveau coup de semonce dans le bras de fer entre l’État malien et le géant canadien de l’or.
Le gouvernement malien a ordonné la fermeture immédiate des bureaux de Barrick Gold à Bamako.
Cette décision radicale intervient alors que les relations entre les autorités maliennes et la multinationale canadienne sont de plus en plus tendues, sur fond d’accusations persistantes de non-paiement d’impôts.
Une mesure symbolique et stratégique
La fermeture des bureaux dans la capitale ne concerne pas encore les opérations sur les sites miniers comme Loulo-Gounkoto, mais le geste est fort : il marque une nouvelle étape dans la volonté de Bamako de reprendre le contrôle sur son industrie minière, longtemps dominée par les grandes compagnies étrangères.
Le ministère malien des Finances reproche à Barrick Gold d’avoir manqué à ses obligations fiscales.
Cette décision s’ajoute à une série d’actions spectaculaires entreprises par la justice malienne ces derniers mois. Entre autres, inculpation de plusieurs employés maliens de la société, mandat d’arrêt national contre le PDG Mark Bristow, et saisie de trois tonnes d’or, une cargaison évaluée à près de 180 millions de dollars.
Un climat de tensions prolongées
Depuis 2023, les autorités de transition à Bamako ont placé le secteur minier sous surveillance renforcée.
Dans un Mali où l’or représente près de 75 % des recettes d’exportation et un quart du budget national, les autorités affirment vouloir en finir avec les arrangements opaques du passé. Les multinationales sont désormais priées de rendre des comptes.
Barrick Gold, qui détient 80 % du complexe de Loulo-Gounkoto aux côtés de l’État malien, a plusieurs fois rejeté les accusations formulées à son encontre, tout en assurant sa volonté de coopérer.
Un accord... mais des tensions persistantes
Un accord avait pourtant été annoncé récemment entre le Mali et Barrick Gold.
Ce compromis prévoyait le versement de 275 milliards de FCFA par l’entreprise pour clore le contentieux fiscal.
Mais la fermeture des bureaux à Bamako suggère que tout n’est pas encore résolu.
Soit le paiement promis n’a pas encore été effectué, soit les autorités maliennes ont jugé nécessaire de maintenir la pression.
Un message clair aux multinationales
En ciblant un géant mondial comme Barrick Gold, Bamako envoie aussi un signal fort à toutes les autres entreprises étrangères opérant sur son sol: la période d’impunité est révolue.
Désormais, chaque dollar gagné sur le sol malien devra faire l’objet d’un partage plus équitable.
La suite de ce bras de fer s’écrira dans les prochains jours, entre application des accords, éventuelles concessions, et peut-être de nouveaux épisodes judiciaires.
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