Le Mali et le Niger, deux pays membres de l’AES, l’Alliance des Etats du Sahel ont donné de la voix. Un communiqué conjoint signé des deux régimes militaires dénonce les conventions signées aussi bien par le Niger que le Mali avec la France. Dans lesdites conventions, les situations de doubles impositions étaient éliminées pour le Niamey et évitées pour le Bamako.
Comme mobile principal à cette décision, le comportement hostile de la France à l’égard des deux pays depuis l’arrivée au pouvoir du Colonel Assimi Goïta et du général Abdourahamane Tiani mais aussi le caractère déséquilibré de ces conventions. Ces dernières représentent selon les deux pays, un manque à gagner énorme pour le Mali et le Niger.
Il s’agit concrètement de conventions fiscales qui commandent les règles d’imposition sur les revenus ou encore la succession. Aussi permettent-elles le partage d’informations et la coopération entre administrations. Les deux pays ont fixés un délai de trois mois pour la suppression pure et simple de ces conventions, en vigueur depuis environ cinquante ans.
Cette modification fondamentale aborde tant les entreprises que les particuliers, qu’ils soient domiciliés au Mali ou au Niger et exerçant une activité en France, ou inversement.
Il faudra donc se préparer à subir les répercussions de cette décision. Elles seront multiples et multiformes, aussi bien pour les maliens de la diaspora en France, mais également pour les Français exerçant au Niger, sans oublier les entreprises qui expatrient certaines succursales.
Le message est clair, le Mali et le Niger posent ainsi un nouvel acte important de bravade à l’égard de la France. Mieux, c’est aussi une façon d’imiter le troisième pays membre de l’AES, le Burkina Faso. Ouagadougou avait depuis août dernier dénoncé officiellement sa convention fiscale établie avec Paris.
Au lendemain du départ du Niger et du Burkina de la force conjointe du G5 Sahel, c’est une autre décision qui sonne comme un camouflet à la politique française en Afrique.
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