Le Mali, confronté à de sévères coupures de courant qui touchent presque toutes les régions, y compris la capitale Bamako, entreprend des mesures significatives pour transformer son paysage énergétique. Le mardi 28 mai 2024, le président de la Transition, Assimi Goïta, a marqué une étape importante en lançant les travaux de construction d'une centrale solaire de 100 mégawatts-crête à Safo, dans la région de Koulikoro, seulement trois jours après l'inauguration d’une centrale similaire de 200 mégawatts-crête à Sanankoroba.
Ce projet ambitieux à Safo, réalisé en partenariat avec la Chine, prévoit la mise en place d’un champ solaire utilisant des modules photovoltaïques en silicium monocristallin, répartis sur une superficie de 228 hectares. Selon Mme Bintou Camara, ministre de l’Énergie et de l’Eau, la réalisation de ces centrales solaires est une illustration de la vision du président Goïta pour transformer le système énergétique du pays en favorisant les énergies renouvelables.
Elle a souligné que les projets solaires de Safo et de Sanankoroba sont essentiels pour améliorer la fourniture d’électricité et diversifier le mix énergétique du Mali.
Mme Camara a précisé que les travaux de la centrale de Safo devraient être achevés en 15 mois, avec un financement à hauteur de 50 % provenant du budget national du Mali. Elle a également assuré qu’un suivi rigoureux sera effectué pour garantir le respect des délais contractuels.
Chen Zhihong, l’Ambassadeur de Chine au Mali, a mis en avant l’importance de cette collaboration énergétique. « Le Mali, doté d’une abondance de ressources solaires, bénéficie de la technologie avancée de la Chine.
Cette coopération représente un partenariat gagnant-gagnant et constitue une étape cruciale pour relever les défis énergétiques du Mali », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle orientation vers des partenaires non occidentaux, incluant la Chine, la Russie et la Turquie, renforce les partenariats stratégiques du Mali. La centrale de Safo s’ajoute à celle de Sanankoroba, en construction par Nova Wind, une filiale de l’agence fédérale de l’énergie atomique russe, dont le premier panneau a été posé récemment.
Cette diversification des sources d’investissement et de technologie, loin des collaborations traditionnelles avec les pays occidentaux, est emblématique de la stratégie du Mali visant à atteindre l'autonomie énergétique et à promouvoir le développement durable axé sur les énergies renouvelables.
Le Mali, encore dépendant principalement des centrales thermiques polluantes, voit dans ces nouvelles infrastructures solaires un moyen de remédier aux fréquentes coupures de courant qui affectent gravement son développement économique et social. Les initiatives en cours démontrent une volonté forte de la part du gouvernement de tourner la page des énergies fossiles et de s’engager résolument sur la voie des énergies vertes, au bénéfice de l'ensemble de la population.
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