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Writer's pictureTowanou Johannes

Mali: ce pays ennemi de la France, reçu en grande pompe


Il était question à Bamako de renforcement des relations bilatérales entre États. Le Mali et l’Azerbaïdjan viennent de franchir une étape importante ce 24 septembre 2024. Le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, a reçu en grande pompe l’émissaire spécial du Président azerbaïdjanais, M. Elchin Amirbayov, à Bamako. Cette rencontre marque une volonté claire de diversifier les coopérations entre ces deux pays aux contextes géopolitiques complexes.


Un nouvel élan diplomatique


L’émissaire azerbaïdjanais a présenté au Colonel Goïta un message centré sur l’intensification des échanges dans plusieurs secteurs clés tels que l’énergie, l’industrie minière, l’enseignement professionnel et l’amélioration du service public.



Ce rapprochement intervient dans un contexte où les deux pays cherchent à multiplier les partenariats stratégiques avec des nations qui, comme eux, cherchent à s’affranchir des influences traditionnelles.


Le Mali, sous la direction de Goïta, a affiché une volonté croissante de diversifier ses partenaires, notamment depuis la dégradation de ses relations avec la France.


L’Azerbaïdjan, de son côté, voit dans ce partenariat une opportunité d’étendre son influence en Afrique de l’Ouest.


Relations tensions France-Azerbaïdjan


L’ampleur de cette rencontre prend un relief particulier au regard des relations tendues entre l’Azerbaïdjan et la France.


Depuis plusieurs années, les deux pays sont à couteaux tirés sur des questions liées au Haut-Karabakh, une région en proie à des conflits récurrents entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.


La France, soutenant largement l'Arménie, s’est fréquemment opposée aux actions azerbaïdjanaises, ce qui a mené à une détérioration des rapports diplomatiques.


Les accusations de Paris contre Bakou concernant des violations des droits humains et les intérêts géopolitiques divergents ont cristallisé cette méfiance mutuelle.


Dans ce contexte, voir un émissaire azerbaïdjanais accueilli avec les honneurs à Bamako, un pays qui a rompu avec la France, revêt une portée symbolique forte.


Il s'agit pour les deux États de faire front contre une France perçue comme interventionniste, notamment en Afrique de l'Ouest, où ses relations avec le Mali ont atteint un point de non-retour.


Vers une alliance stratégique?


Ce rapprochement Mali-Azerbaïdjan pourrait augurer de nouvelles alliances stratégiques.


Alors que Bamako tourne le dos à l’influence occidentale, notamment française, l’Azerbaïdjan cherche à renforcer sa présence sur la scène internationale, y compris en Afrique.


Cette coopération pourrait offrir au Mali des alternatives économiques et diplomatiques, alors que Bakou bénéficie d’une porte d’entrée vers un continent en plein essor.


L’audience accordée à l’émissaire Amirbayov démontre l’importance croissante de ce partenariat, qui s’appuie sur une vision commune d’indépendance stratégique face aux grandes puissances.


Si l'axe Bamako-Bakou se consolide, il pourrait rebattre les cartes des alliances régionales, dans un contexte où le Mali et l’Azerbaïdjan, tous deux éloignés de l’orbite occidentale, cherchent de nouveaux relais de croissance et d'influence.

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