C'est un ouf de soulagement pour les deux parties. Après des mois de tensions, le gouvernement malien et la société minière canadienne Barrick Gold ont trouvé un terrain d’entente. Un accord a été signé, mettant un terme au litige fiscal qui opposait les deux parties. Barrick Gold s’est engagé à verser 275 milliards de francs CFA (environ 450 millions de dollars) à l’État malien, ouvrant ainsi la voie à la reprise des opérations sur le site stratégique de Loulo-Gounkoto.
Un dénouement après des mois de conflit
Ce règlement intervient après une série d’événements marquants.
On peut citer l’inculpation de plusieurs responsables de Barrick Gold pour blanchiment de capitaux et atteinte aux biens publics, l’émission d’un mandat d’arrêt international contre son PDG Mark Bristow, ainsi que la saisie de trois tonnes d’or d’une valeur estimée à 180 millions de dollars par les autorités maliennes.
Face à ces mesures coercitives, la multinationale canadienne a dû revoir sa position et négocier un accord avec le gouvernement malien, qui ne cessait de réclamer une part plus équitable des revenus miniers générés sur son territoire.
Un accord aux enjeux majeurs
L’entente prévoit non seulement le paiement d’une somme colossale à l’État malien, mais aussi la relance des activités minières à Loulo-Gounkoto, l’un des complexes aurifères les plus importants du pays.
Avec cette reprise, le Mali sécurise une source essentielle de revenus, l’or représentant près de 75 % des recettes d’exportation et un quart du budget national.
Pour la junte au pouvoir, qui a fait de la souveraineté économique un axe central de sa politique, cet accord marque une victoire stratégique.
Il s’inscrit dans une série d’actions visant à renforcer le contrôle de l’État sur les richesses naturelles du pays et à imposer aux multinationales des conditions plus avantageuses pour le Mali.
Un signal fort pour les investisseurs ?
Si cet accord permet d’éviter une escalade qui aurait pu nuire à l’attractivité du Mali pour les investisseurs étrangers, il reste à voir comment le climat des affaires évoluera.
Les récentes tensions et la fermeté affichée par Bamako pourraient inciter d’autres compagnies à revoir leur approche, voire à reconsidérer leurs engagements dans le pays.
En mettant un terme à ce conflit, Bamako et Barrick Gold choisissent la voie du pragmatisme.
Le Mali sécurise une rentrée d’argent cruciale, tandis que Barrick Gold préserve ses opérations dans un pays où elle demeure un acteur majeur du secteur aurifère.
La suite dépendra de la mise en œuvre effective de l’accord et de la capacité des deux parties à maintenir une coopération équilibrée dans un secteur vital pour l’économie malienne.
Comments