Le Mali profère de graves accusations sur le Bénin en affirmant...

La tension monte entre le Mali et le Bénin. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a vivement répondu aux critiques béninoises sur le manque de coopération régionale face à la menace terroriste.

Réagissant aux récentes déclarations du gouvernement béninois, qui déplorait un manque de solidarité de ses voisins après l’attaque meurtrière du 17 avril, Abdoulaye Diop n’a pas mâché ses mots.

Il a rappelé que les autorités béninoises elles-mêmes avaient reconnu que l’inefficacité régionale dans la lutte contre le terrorisme contribuait à leur insécurité.

Dans un ton ferme, il a asséné :

« On peut jouer à l’hypocrisie dans beaucoup de domaines, mais pas en matière de sécurité, car c’est une question existentielle et de survie. »

Allant plus loin, le chef de la diplomatie malienne a lancé une accusation grave :

« Il est impossible de patrouiller avec un pays qui héberge des terroristes recherchés par ses voisins. »

Une déclaration qui interpelle

Les propos d'Abdoulaye Diop, aussi tranchants soient-ils, soulèvent plusieurs interrogations.

Si l’on peut comprendre l’exaspération face aux enjeux sécuritaires communs, accuser publiquement un État voisin sans preuves formelles exposées fragilise encore davantage la coopération régionale déjà en crise.

En désignant le Bénin comme un refuge pour des terroristes, Bamako prend le risque d’alimenter une escalade diplomatique qui pourrait profiter aux groupes djihadistes eux-mêmes, toujours prompts à tirer avantage des divisions entre États.

Une accusation lourde, mais isolée

Pour l’heure, aucune organisation régionale, ni la CEDEAO ni l’Union africaine, n’a corroboré les accusations du Mali contre le Bénin.

Le Bénin, de son côté, n’a pas officiellement réagi à cette sortie musclée, préférant maintenir un ton mesuré après l'annonce du lourd bilan de 54 soldats béninois tombés lors de l'attaque du 17 avril.

Le gouvernement béninois avait alors insisté sur la nécessité urgente de renforcer la coopération régionale, pointant du doigt l'absence de coordination efficace entre pays voisins, sans toutefois accuser directement un État.

Le spectre d'une fracture sécuritaire

Dans un contexte où les alliances stratégiques évoluent rapidement en Afrique de l’Ouest, avec la création de l’AES et la distance prise par certains pays vis-à-vis de la CEDEAO, cet échange virulent entre le Mali et le Bénin montre combien les tensions politiques pèsent sur la réponse sécuritaire collective.

La lutte contre le terrorisme exige pourtant plus que jamais unité, transparence et responsabilité.

Les rivalités stériles pourraient coûter encore plus cher à des populations déjà durement éprouvées par la violence.

#Terrorisme #Accusations