La France de retour en force dans ce pays africain
Après trois ans de gel diplomatique marqué par des tensions profondes, la France a annoncé son retour en République centrafricaine avec un soutien financier significatif.
Lors d’une conférence de presse tenue à Bangui le 13 novembre 2024, l’ambassadeur Bruno Foucher a dévoilé un don exceptionnel de 10 millions d’euros.
Cette aide budgétaire directe, octroyée sans condition, vise à renforcer la gouvernance et à soutenir l’organisation des élections locales prévues en juillet 2025.
Un geste pour tourner la page des tensions
Ce geste marque une étape décisive dans la normalisation des relations entre les deux pays, autrefois mises à mal par une rupture survenue en 2021.
À l’époque, Paris avait suspendu son aide et mis fin à sa coopération militaire, accusant Bangui de complicité dans une campagne antifrançaise menée par la Russie.
L’arrivée du groupe Wagner en 2017 et l’influence croissante de Moscou avaient exacerbé ces tensions, laissant la France dans une position marginalisée.
Une feuille de route pour la réconciliation
Le rapprochement amorcé en avril 2024 entre Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra a permis d’ouvrir un nouveau chapitre.
Cette rencontre diplomatique a débouché sur une feuille de route claire, destinée à restaurer un partenariat constructif.
Aujourd’hui, le retour de la France se veut pragmatique et orienté vers le renforcement des institutions démocratiques centrafricaines.
Une répartition stratégique des fonds
Les 10 millions d’euros seront versés sur le compte du Trésor centrafricain et répartis pour appuyer la gouvernance économique, réduire les arriérés financiers et financer les prochaines élections locales.
Ces fonds, gérés avec la supervision du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Union européenne, traduisent une volonté de transparence et d’efficacité.
Une rivalité avec la Russie toujours présente
Ce retour de la France intervient dans un contexte où son influence a reculé dans plusieurs pays d’Afrique francophone, au profit de la Russie.
En Centrafrique, le groupe Wagner reste un acteur clé, solidifiant la présence de Moscou dans la région.
Ce geste financier de Paris est donc autant un acte de coopération qu’un moyen stratégique de réaffirmer sa place sur le continent.
Malgré les défis géopolitiques, ce réengagement symbolise une volonté mutuelle de dépasser les différends passés.
Reste à voir si cette dynamique suffira à rétablir durablement la confiance et à inscrire cette nouvelle ère de coopération dans le long terme.
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