Guinée Bissau/crise politique: face au blocage, la Cedeao se prononce
- Towanou Johannes
- Mar 2
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Face à l’impasse politique en Guinée-Bissau, la CEDEAO a dépêché une mission diplomatique de haut niveau du 21 au 28 février 2025, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS). Cette initiative, menée sur instruction des chefs d’État de la CEDEAO et sous la supervision du Président de la Commission, Dr Omar Alieu Touray, visait à faciliter un consensus entre les acteurs politiques du pays sur l’organisation d’élections inclusives et pacifiques en 2025.
Des consultations avec tous les acteurs clés
Dès son arrivée à Bissau, la mission, dirigée par l’ambassadeur Bagudu Hirse, a été reçue en audience par le président Umaro Sissoco Embaló.
Elle a ensuite engagé des discussions approfondies avec les différentes parties prenantes du pays, notamment les autorités gouvernementales, les partis politiques, les institutions en charge des élections et la société civile.
Ces consultations ont permis d’identifier les blocages majeurs entravant la tenue d’un scrutin crédible et d’évaluer la faisabilité d’un calendrier électoral respecté par tous.
Un processus électoral sous haute tension
La Guinée-Bissau traverse une crise politique majeure alimentée par une controverse autour du mandat présidentiel d’Umaro Sissoco Embaló.
L’opposition affirme que son mandat de cinq ans, débuté en 2019, a expiré, tandis que la Cour suprême a validé une prolongation jusqu’au 4 septembre 2025.
Ce désaccord a intensifié les tensions entre le gouvernement et l’opposition, fragilisant davantage la stabilité du pays.
La situation s’est envenimée avec le report des élections législatives initialement prévues en novembre 2024.
Officiellement justifié par des contraintes financières et techniques, ce report est perçu par l’opposition comme une stratégie visant à prolonger le pouvoir en place.
Les déclarations du président Embaló affirmant que les élections ne pourraient se tenir avant le 30 novembre 2025 ont exacerbé la colère des opposants, entraînant des manifestations et un climat d’incertitude.
Par ailleurs, la dissolution du Parlement, largement dominé par l’opposition, a été une autre source de crispation.
L’opposition accuse le président Embaló de dérive autoritaire, soulignant que l’ensemble de ces événements met en péril la démocratie et risque de précipiter le pays dans une crise durable.
Une médiation entravée par les tensions
Consciente des enjeux, la mission de la CEDEAO a proposé une feuille de route électorale visant à garantir un scrutin libre et transparent en 2025.
Un projet d’accord a été soumis aux différentes parties prenantes pour recueillir leur adhésion et tenter de sortir de l’impasse.

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