La semaine dernière, des affrontements ont opposé l'armée et la garde nationale en Guinée-Bissau. Le président Umaro Sissico Embalo accuse ouvertement le parlement d'être derrière ce qu’il qualifie de « tentative de coup d'État ». Selon lui, il n'est pas normal que le président du parlement soit en lien avec l'armée ou la garde nationale.
Le chef de l’État évoque notamment l'arrestation récente du ministre des Finances et du Secrétaire d'État au Trésor pour détournement de 10 millions de dollars. D'après Embalo, le président du parlement aurait ordonné à la garde nationale de libérer les deux hommes afin d'entraver l'enquête, étant lui-même mêlé à cette affaire de corruption.
Des accusations niées par l’intéressé, Dominos Simoes Pereira. Ce dernier affirme qu'au moment des arrestations, il se trouvait chez lui en compagnie de trois personnes. À l’en croire, libérer des personnes arrêtées ne représente pas une tentative de coup d'État.
Pereira accuse à son tour Embalo d'instrumentaliser la situation pour justifier la dissolution du parlement qu'il a décrétée, au grand dam d’une partie de l’opinion nationale et internationale. Pour le président du parlement, cela représente la véritable tentative de coup d'État institutionnel de la part du président de la République.
Les tensions semblent vives entre les deux hommes de pouvoir des institutions bissau-guinéennes. L'issue de cette crise politique reste incertaine à moins de deux ans de la présidentielle dans ce pays réputé pour son instabilité politique chronique.
Chrispus Ehoudon (Stag)
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