C'est un pari risqué que veulent prendre les hommes de Dieu. Alors que Félix Tshisekedi refuse catégoriquement tout dialogue avec les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) avancent un projet de dialogue national qui inclura ces groupes armés.
Selon Mgr Donatien N’Shole, Secrétaire Général de la CENCO, une paix durable ne pourra être atteinte sans impliquer ceux qui ont pris les armes.
« La guerre est menée par ceux qui ont pris les armes, ça n’aurait pas de sens de les mettre à côté et d’espérer retrouver la paix sans eux. »
Les exilés politiques aussi concernés
Ce dialogue ne se limitera pas aux groupes armés. Les acteurs sociopolitiques exilés pourraient aussi être intégrés pour favoriser une issue inclusive à la crise.
Pour Mgr N’Shole, l’adhésion du chef de l’État congolais sera cruciale pour la réussite de ce projet.
« Les difficultés existent, mais elles ne sont pas insurmontables. Si le Président adhère sincèrement au projet, il devra donner certaines garanties pour qu’il se matérialise aisément. »
Le flou demeure également autour du projet de modification ou de changement de la Constitution, qui divise profondément la classe politique congolaise.
« Jusque-là, nous n’avons pas demandé d’engagement en ce terme-là à qui que ce soit. Nous demandons l’adhésion. Qui dit dialoguer, dit aussi être prêt à écouter les autres. (…) Nous avons l’expérience du dialogue dans ce pays, où des points de vue extrêmement opposés ont fini par aboutir à un accord. (…) La sagesse aidant, Dieu aidant, je crois que si la bonne volonté est là, nous pouvons nous en sortir. »
La chute de Goma et l’intensification des combats
Ce dialogue intervient alors que la situation militaire continue de se détériorer.
La ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, est tombée entre les mains du M23 et de l’armée rwandaise (RDF), une défaite stratégique majeure pour les Forces Armées de la RDC (FARDC) et le gouvernement de Félix Tshisekedi.
L’offensive rebelle se poursuit désormais vers le Sud-Kivu, où des combats ont éclaté.
La crise sécuritaire, humanitaire et économique s’aggrave, tandis que le chef de l’État congolais promet une contre-attaque.
« La riposte militaire sera vigoureuse et coordonnée pour récupérer les zones occupées par les rebelles du M23. »
Comments