Au cœur de Libreville, au palais présidentiel, une atmosphère chargée d'attentes et d'aspirations a enveloppé la remise solennelle du rapport du Dialogue national inclusif au général Brice Oligui Nguema, chef de la transition. Dans ce lieu symbolique où il avait été investi il y a huit mois, revêtu de son uniforme d'officier, le général Nguema a reçu ce document comme une étape fondamentale vers la construction d'un nouveau chapitre pour le Gabon. Ayant dirigé le coup d'État qui a mis fin au règne d'Ali Bongo Ondimba en août 2023, il est maintenant confronté à l'élaboration d'une nouvelle vision pour son pays.
Les débats et les décisions
Le rapport remis par l'archevêque de Libreville, Jean Patrick Iba-Ba, président des travaux, est le fruit d'un mois de délibérations intenses impliquant 580 participants soigneusement sélectionnés.
Parmi les propositions émises, celles préconisant une transition de deux ans et un renforcement du pouvoir présidentiel ont retenu l'attention.
Alors que les chants en faveur du général Nguema résonnaient dans l'enceinte, et que le président Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine louait les efforts déployés pour forger un Gabon plus démocratique et uni, les fonctionnaires découvraient les recommandations qui façonneront l'avenir du pays.
Réformes institutionnelles et ambitions politiques
Les suggestions de réformes institutionnelles, telles que la suppression du poste de Premier ministre, suscitent des débats passionnés quant à leur impact sur l'équilibre des pouvoirs.
Alors que le dialogue évoque des enquêtes contre les anciens et actuels cadres de l'ex parti au pouvoir, il semble de plus en plus évident que le général Nguema envisage sérieusement de se présenter aux élections prévues pour août 2025.
L'Épineuse question de la préférence nationale
Un thème central qui a émergé des discussions est celui de la préférence nationale. Les propositions visant à limiter l'influence des étrangers dans le pays, ainsi qu'à resserrer les conditions d'accès à la nationalité, ont rencontré un large soutien.
Cette dynamique découle du narratif entourant le coup d'État de 2023, qui était justifié comme un combat contre une "légion étrangère" présumée contrôlant le pays.
Une route tracée pour l'avenir
Dans les prochains jours, un comité sera nommé pour surveiller et suivre les conclusions du Dialogue national inclusif. Ce comité aura pour mission de rédiger une nouvelle Constitution, qui sera soumise à un référendum dans les mois à venir. Ces développements marquent un tournant significatif dans l'histoire du Gabon, où l'ancien cède progressivement la place au nouveau, dans l'espoir d'un avenir plus prometteur et inclusif pour tous les Gabonais.
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