Entre le Faso et la Russie, le temps des inquiétudes

La situation sécuritaire au Burkina Faso pourrait s’aggraver avec le départ soudain de la Brigade Bear, une société militaire privée russe.

Déployés en mai dernier pour soutenir la junte militaire sous la direction du capitaine Ibrahim Traoré, ces paramilitaires ont discrètement assuré la protection de figures clés du régime, y compris probablement celle du chef de la junte lui-même.

Cependant, après seulement trois mois sur le sol burkinabé, les membres de la Brigade Bear ont commencé à plier bagage. Ce retrait précipité, selon les informations officielles, serait dû à la nécessité de renforcer les défenses en Russie, où l'armée ukrainienne a intensifié ses offensives dans la région de Koursk à partir du 6 août.

Viktor Yermolaev, alias "Jedi", qui commande la Brigade Bear, a confirmé cette décision dans un message codé envoyé le 22 août sur Telegram au quotidien Le Monde.

Il y déclare : "Face à l'ennemi qui envahit notre territoire russe, tous les soldats russes mettent de côté les problèmes internes pour se rassembler contre cette menace commune."

Quelques jours plus tard, le 27 août, la chaîne Telegram de l’unité a diffusé un message plus explicite, indiquant que la Brigade Bear retourne en Crimée, où elle est basée à Perevalne.

Yermolaev a également précisé que, bien que la Brigade Bear ne soit pas officiellement liée au ministère russe de la Défense, la nature exacte de leurs relations reste ambigüe.

Ce départ inattendu suscite des inquiétudes quant à l’avenir du Burkina Faso. Dans un contexte de crise sécuritaire croissante, la perte de cet appui russe pourrait fragiliser davantage le régime en place.

Le retrait de la Brigade Bear pourrait ainsi marquer le début d’un désengagement plus large des rares alliés du Burkina Faso sur la scène internationale.