Le fragile processus de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda vient de subir un nouveau coup dur. Ce 30 novembre 2024, les rebelles du M23 ont rejeté avec force l’accord signé le 25 novembre à Luanda, dénonçant des violations répétées du cessez-le-feu et un manque de considération pour leur rôle dans le conflit qui déchire l’est de la RDC.
Le M23 s'insurge contre l'accord de Luanda
Dans un communiqué, le M23 a catégoriquement refusé de se reconnaître dans cet accord, qu'il qualifie de biaisé et non représentatif de la réalité sur le terrain.
L'Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), bras politique du mouvement, a rappelé qu’elle observe un cessez-le-feu depuis mars 2023, malgré de nombreuses attaques menées contre ses positions à Lubero et Masisi par les forces congolaises.
Face à ce qu’il considère comme une provocation, le M23 menace de riposter pour protéger les populations civiles qu'il prétend défendre.
"Le cessez-le-feu ne peut pas être unilatéral", a indiqué un responsable du mouvement.
Le Rwanda refuse de plier face aux accusations
Le climat s’envenime également entre Kinshasa et Kigali.
Le Rwanda a rejeté toute idée de retirer ses troupes de la RDC, répliquant aux récentes accusations congolaises.
Le ministre de la Justice de la RDC, Constant Mutamba, avait accusé Kigali de financer son arsenal militaire grâce à l'exploitation illégale des minerais dans l'est congolais.
Pour le Rwanda, ces affirmations servent uniquement à détourner l’attention de l’incapacité de Kinshasa à gérer ses problèmes internes.
Un expert indépendant estime que le maintien des troupes rwandaises en RDC serait aussi motivé par des enjeux économiques, notamment l’accès à des ressources précieuses nécessaires au financement d’équipements militaires coûteux.
Un avenir incertain pour le processus de paix
Alors que la communauté internationale, menée par l’Union africaine et l’Angola, s’efforce de jouer les médiateurs, les tensions entre la RDC et le Rwanda, amplifiées par la position ambiguë du M23, semblent condamner le processus de Luanda à l’échec.
Le M23 appelle à des négociations directes et inclusives pour aborder les racines profondes du conflit.
"Sans un dialogue sincère et transparent, la paix restera une illusion dans l'est de la RDC", a averti un porte-parole de l'AFC/M23.
L'avenir du processus de paix repose désormais sur la capacité des parties à privilégier la diplomatie sur les armes, mais les rancunes profondes et les ambitions divergentes rendent cette issue incertaine.
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