C'est une décision aux lourdes conséquences pour les différents pays. Le 27 janvier, Donald Trump a annoncé la suspension pour trois mois de l’aide extérieure américaine, gelant ainsi plus de 68 milliards de dollars alloués en 2023 à divers programmes internationaux. Parmi les régions les plus touchées figure l’Afrique francophone, notamment l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui comptaient sur un soutien financier de plus de 700 millions de dollars. Cette décision met en péril des projets cruciaux liés à l’aide humanitaire, à la santé et au développement économique, dans un contexte où ces pays font déjà face à des restrictions financières imposées par la communauté internationale.
Trump : "L'Amérique n’a pas à payer pour les autres"
Fidèle à sa doctrine "America First", Donald Trump n’a pas mâché ses mots pour justifier sa décision :
"L’Amérique n’a pas à payer pour des gouvernements qui ne nous respectent pas. Chaque dollar envoyé à l’étranger doit être un investissement, pas un cadeau."
Le président américain a également mis en cause la transparence des fonds alloués par USAID, l’agence fédérale de développement :
"Nous avons trop longtemps financé des organisations inefficaces, voire corrompues. C’est terminé. Nous allons revoir chaque centime dépensé."
Pour l’AES, ces déclarations sonnent comme un désaveu. En froid avec Washington depuis leur rupture avec la France et leur rapprochement avec la Russie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger voient ainsi une nouvelle source de financement s’effondrer, rendant leur situation économique encore plus précaire.
L'AES face à un dilemme stratégique
Avec la fin de ces financements, l’AES se retrouve devant un choix difficile : trouver de nouveaux partenaires ou revoir ses priorités budgétaires.
Jusqu’à présent, l’aide américaine était principalement utilisée pour des projets de lutte contre la pauvreté, d’accès aux soins et de développement agricole.
Désormais, ces secteurs risquent de subir d’importantes coupes budgétaires.
L’économiste nigérien Ibrahim Adamou Louché tire la sonnette d’alarme :
"Les financements extérieurs se tarissent. L’AES doit soit accroître la pression fiscale, soit renforcer sa coopération avec d’autres pays comme la Russie ou la Chine. Mais cela prend du temps."
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