Côte d'Ivoire : Jean Louis Billon attaque Ouattara, Gbagbo et Thiam

Jean-Louis Billon / Candidat à la Présidentielle

Alors que la course à la présidentielle ivoirienne de 2025 s’intensifie, Jean-Louis Billon, candidat déclaré, durcit le ton contre ses potentiels adversaires. Après avoir critiqué l’âge avancé de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il s’en est violemment pris à Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA et possible candidat à l'élection, l'accusant d’être déconnecté de la réalité ivoirienne.

“Il ne sait rien de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui”

Invité de l’émission Sans Réserve sur la chaîne NCI, Jean-Louis Billon n’a pas mâché ses mots en évoquant Tidjane Thiam, ancien PDG du Crédit Suisse et président du PDCI-RDA :

“Tidjane Thiam est parti de la Côte d'Ivoire en 2000 pour revenir en 2023, il ne sait rien de la Côte d'Ivoire d’aujourd’hui (…) Par décence, Thiam ne devrait pas être candidat.”

Billon a insisté sur le fait qu’on ne peut pas diriger un pays “par procuration”, accusant Thiam d'être trop éloigné du terrain pour comprendre les enjeux actuels du pays.

“Il est obligé de s’entourer d’une bande de ropéro qui lui diront 'fais ci, fais ça', mais non, ça ne se passe pas comme ça!”

Cette sortie tranchante semble viser à décrédibiliser Thiam en le présentant comme un technocrate hors-sol, peu apte à affronter les réalités complexes de la gestion du pays.

"Gbagbo et Ouattara doivent se retirer"

Jean-Louis Billon n’a pas épargné non plus les figures historiques Laurent Gbagbo (79 ans) et Alassane Ouattara (82 ans), qu’il a appelées à se retirer de la vie politique :

“Je préfèrerais qu'ils se retirent, ce serait mieux... Ce que je vais dire est triste à dire, mais quand vous êtes au soir de votre vie, ne gérez pas le futur des autres.”

Il a rappelé que la population ivoirienne est majoritairement jeune :

“Nous avons 70 à 80% de la population qui a moins de 30 ans... Le continent africain, c'est le continent le plus jeune qui est géré par le personnel politique le plus âgé. Il faut que ça change.”

"Avec le bon candidat, Jean-Louis Billon, le PDCI gagnera"

Lorsqu'on l'a interrogé sur les chances de son parti, le PDCI-RDA, aux élections présidentielles de 2025, Jean-Louis Billon a affiché une confiance assumée :

“Le PDCI, avec le bon candidat, Jean-Louis Billon, va l’emporter. Le PDCI, sans le bon candidat, Jean-Louis Billon, aura des difficultés.”

En plaçant son nom au centre de la réussite du parti, Billon montre clairement qu’il se considère comme l’unique alternative crédible pour mener le PDCI à la victoire.

Un message adressé non seulement à ses électeurs potentiels, mais aussi aux instances dirigeantes du parti.

Une ambition présidentielle à tout prix ?

Derrière ce discours offensif, certains observateurs y voient une stratégie de survie politique.

Jean-Louis Billon semble déterminé à s'imposer coûte que coûte, quitte à marginaliser d'autres figures de son propre parti.

Certains rappellent qu’à l’époque de l’ancien président Henri Konan Bédié, Billon était tenu en laisse au sein du PDCI, éclipsé par des personnalités plus influentes.

Aujourd’hui, sa posture combative pourrait être perçue comme celle d’un homme pressé, misant sur sa fortune et son héritage familial pour légitimer sa prétention à la magistrature suprême.

Mais en quoi serait-il plus méritant que Tidjane Thiam ou un autre candidat ? Ses critiques acerbes contre ses rivaux masquent peut-être une peur de se voir relégué au second plan dans une compétition électorale où rien n’est encore joué.

Dans cette bataille pour le contrôle du PDCI et pour la présidence, Jean-Louis Billon semble incarner une stratégie du “après moi, c’est le déluge”, refusant toute alternative à sa candidature.

Une position qui, si elle rassure ses partisans, pourrait aussi fragiliser l’unité du parti à l’approche de l'échéance électorale cruciale de 2025.