Les récentes remarques de l'écrivaine franco-tunisienne Faouzia Zouari sur le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont suscité une vive réaction de la part de Nathalie Yamb, qui a vigoureusement répliqué à ces critiques.
Nathalie Yamb a contre-attaqué en soulignant les contradictions et les double-standards dans les critiques de Zouari.
"Elle ne semble pas troublée par son propre président français jonglant entre deux SIM et impliqué dans divers scandales. Elle ne semble pas non plus dérangée par le président tunisien affichant un racisme anti-Noir flagrant". "Mais c'est le président du Sénégal avec ses deux épouses qui la dérange. C'est assez révélateur."
Yamb a également souligné l'hypocrisie apparente de Zouari concernant les normes internationales.
"Elle prétend que jamais, nulle part dans le monde, un président arabe ou africain n'avait osé une telle chose devant le monde entier", a déclaré Yamb. "Pourtant, le même journal qui publie son éditorial lui a opposé un démenti, rappelant des exemples de dirigeants occidentaux aux vies personnelles tumultueuses."
Pour étayer ses propos, Yamb a rappelé des cas notables de dirigeants occidentaux ayant mené des vies privées controversées.
"Nous nous souvenons tous du spectacle de l'enterrement de François Mitterrand avec ses deux femmes présentes, ou des péripéties de François Hollande se déplaçant en scooter entre différents domiciles parisiens".
Enfin, Yamb a mis en lumière l'absence apparente d'indignation de Zouari face à d'autres dirigeants politiques africains.
"Le président centrafricain est polygame, de même que le putschiste gabonais, les émirs arabes avec leurs harems, les rois asiatiques, Mobutu, Zuma, tous polygames. Mais jamais vous n'entendez Zouari s'interroger sur le protocole d'État ou les coûts engendrés pour le contribuable dans ces cas-là. C'est uniquement sur Bassirou Diomaye Faye qu'elle déverse son venin."
La réponse incisive de Yamb met en évidence les différences culturelles et politiques qui influencent les perceptions des vies privées des dirigeants.
Polygamie au Sénégal : regards croisés
Tout d'abord, il est essentiel de reconnaître que la polygamie est légale au Sénégal selon le Code de la famille, qui offre aux hommes la possibilité de choisir entre différents régimes matrimoniaux lors de leur mariage. Les hommes peuvent opter pour un mariage monogamique, une polygamie limitée à deux épouses ou une polygamie étendue autorisant jusqu'à quatre épouses, conformément aux prescriptions de la religion musulmane. En l'absence d'une option spécifiée, le régime polygamique élargi est implicitement choisi.
Ces dispositions du Code de la famille sont significatives car elles sont édifiées sur un socle religieux musulman, reflétant ainsi les valeurs et les traditions culturelles du Sénégal où l'islam est une religion prédominante. Cependant, il est intéressant de noter que le choix du régime monogamique est définitif et ne peut être modifié même en cas de divorce, soulignant ainsi une certaine permanence et irréversibilité dans ce choix.
Face à cette réalité légale et culturelle, la réaction de Nathalie Yamb peut être interprétée comme une critique des jugements culturels et des double-standards qui sous-tendent souvent les critiques occidentales envers les pratiques africaines. Yamb met en lumière les contradictions dans les reproches de Zouari, qui pourrait sembler plus sévère envers Bassirou Diomaye Faye que envers d'autres dirigeants occidentaux ou africains dont les comportements personnels pourraient également être sujets à controverse.
Ces sorties croisées ont néanmoins le don de révéler la complexité des interactions entre le droit, la religion, la culture et les valeurs individuelles dans les discours sociaux et politiques contemporains. Il soulève des questions cruciales sur la diversité des normes culturelles et des perspectives sur les droits des femmes à travers le monde, nécessitant ainsi une réflexion approfondie sur les jugements moraux et les contextes locaux dans les critiques des pratiques matrimoniales traditionnelles.
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