Crise sécuritaire: l'opposition s'attaque au président : "pendant ce temps…"

Soldat des FARDC (Image d'illustration)

C'est une attaque frontale contre le président de la République Démocratique du Congo. La prise de Minova, dans la province du Sud-Kivu, par les rebelles du M23, a ravivé les tensions politiques. Alors que l’armée congolaise et le gouverneur confirment cette perte stratégique, Martin Fayulu, leader de l’opposition et président du parti ECiDé, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du président Félix Tshisekedi.

Minova aux mains du M23 : une situation critique

Le contrôle de Minova par les rebelles du M23 a été officialisé, plongeant l’Est du Congo dans une nouvelle crise sécuritaire.

Martin Fayulu / Président du parti ECIDé

Martin Fayulu a dénoncé avec véhémence ce qu’il considère comme une gestion désastreuse de la situation par le gouvernement.

Dans une déclaration poignante sur son compte X, il s’est exprimé en ces termes :

« L'armée congolaise et le Gouverneur du Sud-Kivu confirment la prise de Minova par le M23. On parle de "trahison au sein des FARDC", de "repli stratégique", et on demande à la population de "ne pas paniquer". Pendant ce temps, M. Félix Tshisekedi est en vadrouille. N'est-ce pas là une complicité des usurpateurs dans le projet de balkanisation du Congo ? »

Cette déclaration met en lumière les soupçons croissants de connivence et de désorganisation au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Ces dernières sont souvent accusées de trahison ou d’incapacité face aux incursions des rebelles.

Un président absent, selon Fayulu

Ce qui indigne encore davantage l’opposant, c’est l’absence remarquée de Félix Tshisekedi dans un moment aussi critique.

Félix Tshisekedi, au Forum Économique Mondial à Davos

Tandis que la situation sécuritaire dans l’Est du pays se détériore, le chef de l’État participe à la 55ᵉ édition du Forum Économique Mondial à Davos, en Suisse.

Une absence que Fayulu ne manque pas de qualifier d’irresponsable, allant jusqu’à l’associer à un projet de balkanisation du Congo.

Un appel à la mobilisation nationale

Face à ce qu’il qualifie de crise existentielle pour le pays, Martin Fayulu appelle à l’unité nationale pour contrer la menace.

« Il est urgent que nous nous dressions comme un seul homme pour sauver notre pays. »

Son appel à la cohésion nationale résonne comme une mise en garde contre les divisions internes qui fragilisent davantage un pays déjà en proie à de multiples crises.

Un débat sur les priorités présidentielles

La participation de Félix Tshisekedi au Forum de Davos, un rendez-vous de premier plan pour les dirigeants mondiaux, est vue par certains comme une opportunité pour attirer des investissements et défendre les intérêts économiques de la RDC.

Cependant, pour ses détracteurs, cette présence à l’étranger illustre un décalage avec les priorités nationales, notamment la crise sécuritaire qui ravage l’Est du pays.

Cette sortie de Martin Fayulu s’inscrit dans un contexte de critiques de plus en plus acerbes à l’encontre du président Tshisekedi, accusé de ne pas prendre suffisamment en main la situation dans l’Est.

La prise de Minova par le M23 ne fait que renforcer les doutes sur la capacité du gouvernement à protéger les citoyens congolais et à garantir l’intégrité territoriale.

Alors que la situation sécuritaire reste précaire, la gestion de cette crise par les autorités sera scrutée de près, non seulement par les Congolais, mais aussi par la communauté internationale.

Les appels à une action rapide et concertée se multiplient, tandis que le président devra répondre à des critiques croissantes sur ses priorités et son leadership.

#RdCongo #MartinFayulu #FélixTshisekedi